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Saint-Claude (39)

Alliance universelle des ouvriers diamantaires

  • FDMSP00652
  • Corporate body
  • 1890 - 1960

L' Alliance universelle des ouvriers diamantaires (AUOD) créée en 1905, est un syndicat international regroupant les organisations ouvrières des différents centres de l'industrie diamantaire. En France, il s'agit des Chambres syndicales des ouvriers diamantaires de Saint-Claude et de Paris. On peut compter des 1913, plus de 15 000 membres adhérents à l'AUOD dont la majorité pour la blanche néerlandaise et belge. L'AUOD a pour objectif de syndiquer l'ensemble des ouvriers participant à la taille et au façonnage du diamant. La volonté de ce syndicat est de permettre d'offrir les mêmes conditions de vie aux ouvriers diamantaires de tous les pays. Ces idées fleurissent et se développent fortement durant la Première guerre mondiale. Cependant, à partir des années 30, l'AUOD connaît une période de crise qui touche également le secteur diamantaire. Cela ne s'arrange pas avec l'arrivée de la Seconde guerre mondiale, mettant un terme aux activités de l'AUOD et où une partie des archives de celles disparaissent sous l'occupation des nazis. C'est pourquoi, les archives actuelles ne permettent pas d'étudier l'histoire de l'AUOD au-delà des années 46. En 2000, ce syndicat fusionne avec la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses.

Cercle du travail de Saint-Claude

  • FDMSP00663
  • Corporate body
  • 1892 - 1902

Le Cercle du Travail a été crée le 22 septembre 1892. Il découle d'un désaccord entre les démocrates de la Fédération démocratique. Cette Fédération avait été constituée en 1888 pour lutter contre le boulangisme lors des élections municipales de 1889. Or, après des oppositions idéologiques au sein du groupe, les socialistes quittèrent la Fédération démocratique et fondèrent le Cercle du travail. Celui-ci, composé de socialistes, précède la constitution d'une Fédération socialiste du Jura (octobre 1892). Il fut le foyer d'action du mouvement ouvrier haut-jurassien pendant 10 ans, jusqu'en 1902 où sa dissolution fut décidée suite aux discussions intestines qui minaient le groupe.

Cercle ouvrier de Saint-Claude

  • FDMSP00655
  • Corporate body
  • 1878 - 1884

Le Cercle ouvrier de Saint-Claude est fondé en 1878, par des fabricants de l'Article de Saint-Claude, sous la présidence d'Honoré Colin. Les membres du Cercle, à majorité petits artisans et petits patrons, se réunissent mensuellement dans la salle du Cercle, située rue du Pré à Saint-Claude, au dessus d'un café. Les activités sont variées : discussions, chorale, lecture (bibliothèque), abonnement à des journaux. Le Cercle acquiert un buste de la République en 1879 et des livres (un Littré et un atlas de géographie de Cortambert). La coopérative La Fraternelle, créée en 1881, est une émanation du Cercle ouvrier. Celui-ci est supprimé en 1884.

Chambre syndicale des ouvriers diamantaires de Saint-Claude

  • FDMSP00666
  • Corporate body
  • 1884 - 1995

La Chambre syndicale des ouvriers diamantaires de Saint-Claude (CSOD) est créée officiellement en 1884 lorsque la loi Waldeck Rousseau légalise les organisations syndicales. La CSOD est un regroupement syndical formé dans le but de maintenir des conditions de vie respectables aux ouvriers diamantaires, de défendre leurs droits par une homogénéisation des conditions de travail des différents ateliers présents à Saint-Claude et dans la région. Elle a aussi la volonté d’améliorer le niveau moral des ouvriers par l’éducation. Les ouvriers diamantaires syndiqués contrôlent son action lors des assemblées générales. Chaque ouvrier diamantaire à la possibilité de faire partie du syndicat en formulant sa demande par écrit et en payant une cotisation. Un conseil d’administration, formé de 27 membres, gère les décisions du syndicat. On trouve dans ce conseil, un président, un secrétaire et un trésorier qui occupent des postes clés dans le fonctionnement quotidien du syndicat. En outre, à l’intérieur de la CSOD, les ouvriers syndiqués sont différenciés selon leur appartenance à une catégorie de travail particulière : ils peuvent être bruteurs , polisseurs, scieurs, sertisseurs et ils n’hésitent pas à s’unir pour créer une section restreinte du métier (section des sertisseurs) afin de protéger leurs intérêts dans la CSOD. Le syndicat diamantaire de Saint-Claude est un pivot dans un réseau syndical ramifié. La CSOD entretient des relations avec des syndicats de portée géographique plus importance car elle fait partie de l’Union Nationale des Syndicats Ouvriers Diamantaires Français (UNSODF) qui est créée en 1922. Celle-ci est une section de l’Alliance Universelle des Ouvriers Diamantaires (AUOD) créée en 1905. La CSOD a également des relations avec toutes les sections locales qui la composent dans la région. Elle possède donc des liens sur un plan hiérarchique avec l’UNSODF, l’AUOD et les différentes sections locales. Mais elle entretient aussi des liens sur un plan d’égalité avec les autres chambres syndicales affiliées l’UNSODF. Elle correspond également avec les autres syndicats affiliés aux fédérations tel la Fédération nationale de la bijouterie, orfèvrerie, horlogerie (FNBOH), qui est une importante organisation regroupant les métiers artisanaux luxueux (lapidaires, diamantaires, horlogers, ouvriers du métal). En effet, la CSOD adhérait à la FNBOH et par conséquent, un ouvrier syndiqué à a CSOD est affilié à toutes les organisations auxquelles la CSOD est fédérée. La CSOD n’a pas été dissoute (il n’y a aucun document le prouvant dans les archives) : son activité a décru jusqu’aux années 1970 (dates des documents les plus récents). Une lettre reçue en 1995 et restée sans réponse, met en valeur le fait qu’il n’y a plus de syndicat diamantaire actif à cette date

Comité des fêtes de la Maison du Peuple (Saint-Claude)

  • FDMSP00661
  • Corporate body
  • 1913 - 1973

Au mois de mai 1919, le conseil d'administration de La Fraternelle adopte un « projet d'organisation de ses sections d'éducation et d'agrément ». Les enfants du peuple, La chorale, Le cercle musical, la section gymnique et le groupe littéraire sont désormais sous l'égide d'une administration générale dirigée par le président de La Fraternelle et composée de six membres du conseil d'administration de La Fraternelle ainsi que des directeurs, secrétaires et trésoriers de chacun des groupes. Dès 1921, cette organisation prend le nom de Comité des fêtes de la Maison du peuple. Le Comité des fêtes cordonne les activités des groupes culturels et récréatifs de la Maison du peuple, il prépare et organise les bals, concerts et spectacles donnés par les groupes d'agrément et gère les questions matérielles et logistiques. Il est également chargé de la gestion financière des groupements. Le comité sert aussi d'intermédiaire dans les relations des groupements avec la coopérative et les organisations extérieures. Les activités culturelles et récréatives cessent durant la seconde guerre mondiale et le Comité n'a plus lieu d'être.

Coopérative diamantaire ADAMAS

  • FDMSP00653
  • Corporate body
  • 1892 - ?

A l'origine de la fondation de la coopérative diamantaire ADAMAS, il y a deux coopératives d'ouvriers diamantaires.
La première, la Société coopérative des ouvriers diamantaires de Saint-Claude (Michaud, Latour et Compagnie) est constituée en 1892 au Martinet, commune de Villard-Saint-Sauveur. Ce sont 23 ouvriers, qui, à la suite d'une grève dans un atelier patronal, vont constituer une société en louant des places dans une usine diamantaire au Martinet. En 1893, ils sont rejoints par d'autres ouvriers diamantaires grévistes de la diamanterie David.
La seconde coopérative est la Société coopérative des ouvriers diamantaires d'Avignon (Jeantet, Saint-Oyant et Cie) qui fut fondée en 1891 lorsque Eugène Goudard, un diamantaire parisien, cesse ses activités. Il propose alors à ses ouvriers d'Avignon-les-Saint-Claude de se regrouper en coopérative. En 1898, ils fusionnent avec la société coopérative des ouvriers diamantaires de Saint-Claude.
La nouvelle coopérative diamantaire formée prend alors la dénomination de Société coopérative des ouvriers diamantaires d'Avignon et Saint-Claude (Michaud-David et Cie).
En 1912, la dénomination sociale de la société est modifiée et devient : ADAMAS.
Le siège social d'Adamas est situé à La Serre, quartier de Saint-Claude, dans une usine diamantaire rachetée au patron diamantaire Charles Roulina en 1894. A Avignon-les-Saint-Claude, les ouvriers louent l'usine d'Eugène Goudard6. D'autres ateliers d'Adamas sont présents dans les environs de Saint-Claude : une usine est construite à Chassal par la coopérative en 1922, un atelier est loué à Chaumont à partir de 1906, un autre est loué à Cinquétral entre 1916 et 1922 dans l'usine de pipe La fabrique.

Coopérative ouvrière de production La pipe (Saint-Claude)

  • FDMSP00654
  • Corporate body
  • 1906 - 1975

En 1906, 3 associés dont Arsène Gros, militant socialiste, mutualiste, coopérateur, député de la SFIO du Jura, décident de fonder la coopérative ouvrière de production « La Pipe ». Il est en devenu le directeur jusqu'en 1928 où il est élu à la chambre des députés. L'entreprise a été confrontée à différentes crises : l'affaire des créances pendantes d'Australie, la crise de l'industrie pipière en 1909 et l'arrivée de la Grande guerre. L'usine ferme ses portes pendant 4 mois puis reprend ses activités jusqu'en 1918 avec 72 sociétaires. La société agrandi ses locaux en 1923 en adoptant des locaux plus modernes car le nombre de sociétaires dépassent les 100.

Coopérative ouvrière La Fraternelle (Saint-Claude)

  • FDMSP00592
  • Corporate body
  • 1881 - 1984

L’histoire de La Fraternelle débute en 1881 lorsque le Cercle Ouvrier de Saint-Claude crée une société d’alimentation. D’abord simple épicerie coopérative située au 52 rue du Pré, La Fraternelle se développe et acquiert en 1894 un immeuble au 12 rue de La Poyat où elle installe son siège.

En 1896, sous l’impulsion de Henri Ponard, l’un des administrateurs, pilier du socialisme local et futur maire de Saint-Claude, les statuts de la coopérative sont modifiés. Les bénéfices qui étaient jusqu’alors répartis entre les coopérateurs sont désormais entièrement versés à un fonds social collectif qui alimente des caisses de solidarité et des groupements culturels mais servira aussi à la création de coopératives de production.

Il s’agit d’un modèle coopératif inédit qui sera appelé « Ecole de Saint-Claude ». En créant une accumulation vertueuse du capital, il permet de rejeter à la fois le capitalisme et le socialisme d’Etat : le travailleur en achetant à la coopérative alimente un fonds social qui lui permet à la fois de s’assurer, de se distraire, de s’éduquer, mais aussi d’accumuler un capital suffisant pour étendre le système. Ce modèle va se développer dans le Jura et très vite d’autres coopératives fonctionnant sur le même principe voient le jour. La Fraternelle elle-même développe ses activités de production (boulangerie industrielle, torréfaction, crèmerie, charcuterie).

Dès 1899, les socialistes de La Fraternelle, inspirés par ce qui se fait en Belgique, souhaitent la création d’une Maison du peuple sur le modèle du « Vooruit » de Gand.

Ce sont les grèves de 1906 et leurs conséquences désastreuses pour les ouvriers qui vont confirmer cette décision et la construction débute dès 1908.

En 1910, la Maison du Peuple de Saint-Claude est inaugurée. Foyer économique, elle est aussi un foyer éducatif avec un théâtre, un cinéma, une bibliothèque et une université populaire. Elle accueille la seule salle de sport de la ville. Grâce à son imprimerie elle édite un journal, Le Jura socialiste, diffusé dans toute la région et elle héberge le siège du parti socialiste local.

Durant la guerre de 1914-1918, La Fraternelle, chargée par le gouvernement de guerre de l’organisation du ravitaillement du Grand Est, connaît un essor économique important.

L’habile gestion de Henri Ponard, devenu directeur en 1919, permet à La Fraternelle de poursuivre son expansion entre les deux guerres. Très vite, elle ouvre des succursales, à Saint-Claude mais aussi dans les communes environnantes et son chiffre d’affaire devient le plus important du Jura. Parallèlement La Fraternelle continue de développer ses activités culturelles, éducatives et sportives ainsi que son action sociale : création d’une pouponnière, construction de logements ouvriers…

Durant la seconde guerre mondiale, La Fraternelle participe activement à la Résistance.

En 1942 elle devient un véritable centre de la résistance qui abrite les réunions de l’Armée Secrète, ravitaille la population et le maquis et participe à la propagande résistante. En réponse, les Allemands feront de La Fraternelle leur cible principale lors des opérations de représailles contres Saint-Claude d’avril 1944. beaucoup de ses membres sont déportés, les locaux sont pillés et saccagés, les comptes vidés…

En 1945, La Fraternelle est affaiblie mais elle reprend son activité. Cependant, le modèle coopératif s’essouffle et l’arrivée des grandes surfaces et de la sécurité sociale obligent la coopérative à se restructurer. Elle fusionne avec d’autres structures et dès 1956, les statuts sont de nouveaux modifiés, pour revenir à un modèle plus classique dans lequel les bénéfices sont redistribués aux sociétaires sous la forme de ristournes.

Désormais appelée « Les Coopérateurs du Jura », la coopérative continuera de fonctionner jusqu’en 1984 avant de cesser définitivement ses activités.

GROS, Arsène

  • FDMSA00732
  • Person
  • 1881-1961

Fils d’ouvriers, Arsène Gros devint lui-même ouvrier pipier après trois années d’École primaire supérieure. À la suite de la grande grève des ouvriers de sa corporation en 1906, il fut l’un des fondateurs et administrateurs de la coopérative ouvrière de production “ La Pipe ” qui cessa son activité en 1975. Il en devint par la suite le directeur et le demeura jusqu’à son élection à la Chambre en 1928. Il accéda en 1912 au secrétariat d’une importante société mutualiste sanclaudienne, et, la même année, entra, comme socialiste, au conseil municipal de la ville ; il devait y rester jusqu’en 1940. aussi conseiller d’administration de la coopérative de consommation La Fraternelle (dès 1913).

Après la guerre son activité municipale s’élargit, la municipalité devenant socialiste, en majorité d’abord en décembre 1919, puis à l’unanimité après les élections partielles de mars 1922. Il participa dès lors à l’administration de la caisse d’Épargne, du collège, de colonies scolaires, etc. et à la fondation d’une pouponnière, devenue une école de puériculture, et d’un dispensaire. En 1927, il fut également un des fondateurs de la Condition officielle des Bruyères, organisme paritaire créé sur le modèle de la Condition des Soies de Lyon pour réglementer la commercialisation de la pipe.

La multiplicité de ses responsabilités lui valut en 1928 d’être choisi pour remplacer, comme député, Henri Ponard*, décédé. Il fut effectivement élu en avril 1928, réélu en mai 1932 et mai 1936 avec une stabilité remarquable dans les scores électoraux : 6 344 voix en 1928 sur 12 125 suffrages exprimés, 6 163 en 1932 sur 11 679 et 6 135 en 1936 sur 11 007 suffrages exprimés (chiffres du second tour).

À l’Assemblée nationale, A. Gros s’attacha surtout aux problèmes d’ordre commercial (dans les commissions) et à la défense du travail artisanal, particulièrement représenté dans la région de Saint-Claude. Signalons à titre anecdotique que ses interventions en faveur d’un tabac ordinaire pour les fumeurs de pipe ont été à l’origine du tabac de “ Saint-Claude ”. Il fut membre puis vice-président de la commission du Travail de la Chambre, appartint encore à la commission des douanes et fut secrétaire de l’Assemblée nationale dans la Chambre du Front populaire.
Le 10 juillet 1940, il vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ce qui lui fut reproché ultérieurement, “ mais il s’en est expliqué au bureau fédéral donnant comme raisons de sa prise de position la confusion et le manque de directives du secrétariat général du Parti ” (selon Louis Paget, militant socialiste jurassien, lettre de décembre 1974). Son état de santé l’obligea un temps à quitter Saint-Claude durant l’Occupation, étant victime d’attaques de paralysie.
Le Jury d’honneur, présidé par René Cassin, avec l’accord du Comité départemental de la Libération et du préfet du Jura le releva, le 30 octobre 1945, de l’inéligibilité qui l’avait frappé à la suite de son vote du 10 juillet 1940 : « Considérant que M. Gros, avant d’être frappé par la maladie, a participé à cette lutte [contre l’ennemi ou l’usurpateur] par les services rendus à la résistance à Saint-Claude, et par la contribution qu’il apporté à la publication clandestine du Populaire dans cette ville ». (J.O. du 15 décembre 1945). Il avait bénéficié d’attestations de Fernand Michalet
, Louis Lacroix, Edmond Ponard, Charles Perrier, Albert Desbois. En 1949, la fédération avait maintenu son opposition à cette réintégration, semble-t-il parce qu’il s’était toujours refusé à en faire la demande, mais Jean Courtois avait fait une intervention favorable au comité directeur. En mai 1950, la fédération déposa néanmoins la demande de réintégration sans son consentement préalable et il fut réintégré à la SFIO.

Après la guerre, A. Gros quitta le Jura pour aller habiter la région parisienne.

La fraternelle (Saint-Claude)

  • FDMSA00731
  • Corporate body
  • 1984 - présent

La coopérative ouvrière La Fraternelle (Saint-Claude) sort affaiblie de la Seconde guerre mondiale, mais elle reprend son activité. Cependant, le modèle coopératif s’essouffle et l’arrivée des grandes surfaces et de la sécurité sociale obligent la coopérative à se restructurer. Elle fusionne avec d’autres structures et dès 1956, les statuts sont de nouveaux modifiés, pour revenir à un modèle plus classique dans lequel les bénéfices sont redistribués aux sociétaires sous la forme de ristournes.
Désormais appelée Les Coopérateurs du Jura, la coopérative continuera de fonctionner jusqu’en 1984 avant de cesser définitivement ses activités.

Mais les coopérateurs ne veulent pas voir disparaître l’âme de La Fraternelle et créent une association, appelée “La fraternelle” en hommage, à laquelle ils lèguent la Maison du Peuple et, avec elle, sa vocation : être « un outil au service de l’éducation populaire, des œuvres sociales et des activités culturelles, artistiques et sportives ».

Une nouvelle génération d’acteurs reprend ainsi le flambeau. Animés du même esprit coopératif que les anciens coopérateurs, les bénévoles de l’association redonnent vie à la Maison du Peuple.

En 1984, cette dernière n’est plus qu’une friche industrielle et seul le cinéma peut ré-ouvrir ses portes au public. Progressivement l’association réinvestit le bâtiment et le restaure : l’imprimerie est remise en service en 1988, de nouvelles salles de cinéma sont construites en 1988-1989, le café reprend son activité en 1994.

L’association se veut d’abord vouée à l’éducation populaire : accueil de classes autour des anciennes presses typographiques, création d’une troupe de théâtre amateur, organisation de concerts de jazz contemporain, etc.

Entre 1998 et 2013, deux importantes campagnes de réhabilitation ont lieu : le théâtre, l’atelier de sérigraphie, la cour et le gymnase sont rénovés, puis vient le tour des façades et des toits. L’association construit également des salles de répétition et crée une boutique.
Ainsi, aujourd’hui, la Maison du Peuple c’est :

  • un cinéma avec 3 salles classées art & essai dont un théâtre,
  • un café associatif
  • un espace dédié aux arts plastiques né de l’ancienne imprimerie typographique de la Maison du Peuple
  • des logements privés
  • des logements dédiés aux artistes accueillis
  • un fonds d’archives d’entreprises coopératives et mutuelles, syndicales, de groupements politiques ou d’associations culturelles et sportives
  • une exposition permanente retraçant un siècle d’histoire ouvrière
  • des espaces d’expositions temporaires
  • deux locaux de répétition, dont un studio d’enregistrement
  • la salle Ponard, lieu de réunion et de formation
  • une boutique et une artothèque

Héritière d’une utopie réalisée, La fraternelle est aujourd’hui un véritable espace culturel pluridisciplinaire qui fait revivre depuis plus de 40 ans cet imposant édifice de 4000 m2, classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Elle conduit une action de diffusion et de création culturelle dont le rayonnement dépasse largement le cadre local. Forte de plus de 400 adhérents, 30 bénévoles et 14 salariés, elle noue des relations de plus en plus larges et des partenariats de plus en plus nombreux.

La Prolétarienne

  • FDMSP00658
  • Corporate body
  • 1907 - Présent

La Prolétarienne fut créée en 1907. En 1912, elle fusionna avec le groupe gymnique de la Jeunesse socialiste, puis en 1920, elle fusionna avec le groupement sportif mis en place par la Coopérative La Fraternelle (également appelé La Prolétarienne). Selon ses statuts, « la Société constitue en son sein autant de sections qu'elle le juge nécessaire, suivant les différentes branches de son activité et chaque section à sa vie propre sous le contrôle du conseil d'administration de la Société. Le but de La Prolétarienne (Groupe gymnique de la Maison du peuple) est de rassembler les jeunes appartenant aux divers groupements de la Maison du Peuple de Saint-Claude pour pratiquer une activité physique. Les jeunes sportifs complètent leur éducation intellectuelle en adhérent à la Jeunesse socialiste». La Prolétarienne est hébergée gratuitement par La Fraternelle dans la Maison du peuple. L'enseignement sportif est dirigé par une commission technique composée par les moniteurs et les responsables des sections. Elle adhère à l'Union des Groupes d'Agrément et à la Section Éducatrice et Récréative de la Maison du peuple ainsi qu'à la Fédération sportive du travail. En 1968, les moyens d'action de La Prolétarienne sont la tenue d'assemblées périodiques, la publication d'un bulletin, les séances d’entraînement, des conférences et cours sur les questions sportives, des exercices et initiatives propres à la formation physique et morale de la jeunesse. La Prolétarienne a géré le café et le cinéma de la Maison du peuple dans les années 1980-1990. La Prolétarienne existe encore, sous la forme associative, avec des sections autonomes dans l'organisation des activités. Les disciplines sportives pratiquées en 2017 sont le ski, l'escrime, le badminton, le volley-ball, la gymnastique, les randonnées et sorties nature (section des Amis de la nature).

Le travail de l'article de Saint-Claude

  • FDMSP00660
  • Corporate body
  • 1891 - ?

Syndicat ouvrier formé avant 1891 à Saint-Claude sous la dénomination : Le travail de l'article de Saint-Claude et parties similaires. En 1929, il prend la dénomination de syndicat « le travail unitaire». Ce syndicat ne comprend que des ouvriers et a pour but de défendre les intérêts de ses membres, de tenir lieu de bureau de placement (pour le travail ou l'apprentissage), d'informer ses membres du point de vue des lois et des réformes du travail grâce à sa volonté de créer une bibliothèque professionnelle et scientifique. Le syndicat veille sur les conditions de travail (horaires appliqués, travail en usine et non à domicile, hygiène) et le développement de l'industrie (apprentissage). Il soutient les ouvriers lors des grèves (1906 et 1929). Il sert de lien entre les ouvriers et les pouvoirs publics, les patrons. Il est dirigé par un conseil et différentes sections locales permettent de relayer les informations du bureau principal situé à la Maison du Peuple de Saint-Claude (voir liste dans la correspondance): ces sections sont surtout utiles pour les admissions (prises de timbre...) et pour garder le lien avec les ouvriers indépendants, éloignés de Saint-Claude. Il existe également des sections de monteurs, polisseurs et employés, pour chaque étape du métier de pipier. Dans ses statuts de 1921, le syndicat Le travail adhère à la Fédération nationale de l'industrie du sciage, de la tabletterie et parties similaires et à l'Union régionale des syndicats ouvriers du Jura. Le syndicat est également membre de la Confédération générale du travail. Des caisses de solidarité sont établies pour venir en aide à ses adhérents : une caisse de chômage et un sou du soldat sont mis en place. Le travail est le syndicat des ouvriers pipiers. Il est en collaboration et parfois opposition avec le syndicat des patrons pipiers dont le nom est la Chambre syndicale des fabricants de Saint-Claude.

Les amis réunis

  • FDMSP00657
  • Corporate body
  • 1897 - 1926

"La société chorale Les Amis Réunis, fondée le 1 er janvier 1897, s'est trouvée suite aux pertes de ses éléments pendant la guerre 1914-1918 réduite à un effectif qui ne lui permettait plus la continuer ses efforts. Elle décide, dès 1919, de se reconstituer pour examiner les possibilités de poursuivre son œuvre En 1919, suite d'un accord tacite avec la Maison du Peuple, il était décidé que le groupe choral ferait partie des Groupes d'agrément de la Maison du peuple, qui fournirait à la Société, abri, salle de répétition et contribution financière" (in Mathieu Richard, voir référence ci-dessous).
En 1926, la Chorale est transformée en une société chorale mixte qui prend pour dénomination Les Amis Réunis, Chorale Mixte de la Maison du peuple de Saint-Claude.

Les coopérateurs du Jura

  • FDMSA00730
  • Corporate body
  • 1965-1984

En 1965 La Fraternelle fusionne avec la coopérative La Fourmi de Cuiseaux et la société coopérative La Famille de Morez pour former Les Coopérateurs du Jura.

Elle continuera de fonctionner jusqu’en 1984 avant de cesser définitivement ses activités.

Maison du Peuple de Saint-Claude (Jura)

  • FDMSA00656
  • Corporate body
  • 1910 - Présent

La Fraternelle, coopérative d'alimentation de Saint-Claude issue du Cercle Ouvrier acquiert en 1894 un immeuble au 12 rue de La Poyat où elle installe son siège. La Maison du Peuple de Saint-Claude est inaugurée en 1910. Foyer économique, elle est aussi un foyer éducatif avec un théâtre, un cinéma, une bibliothèque et une université populaire. Elle accueille la seule salle de sport de la ville. Grâce à son imprimerie elle édite un journal, « Le Jura socialiste », diffusé dans toute la région et elle héberge le siège du parti socialiste local.

La Fraternelle, qui s'appelle désormais « Les coopérateurs du Jura » continue de fonctionner jusqu'en 1984 avant de cesser définitivement ses activités. Les coopérateurs ne veulent pas voir disparaître l'âme de La Fraternelle et créent une association, appelée « La fraternelle » en hommage, à laquelle ils lèguent la Maison du Peuple, et avec elle, sa vocation : être « un outil au service de l'éducation populaire, des œuvres sociales et des activités culturelles, artistiques et sportives. »

Une nouvelle génération d’acteurs reprend ainsi le flambeau. Animés du même esprit coopératif que les anciens coopérateurs, les bénévoles de l’association redonnent vie à la Maison du Peuple.

En 1984, cette dernière n’est plus qu’une friche industrielle et seul le cinéma peut ré-ouvrir ses portes au public. Progressivement l’association réinvestit le bâtiment et le restaure : l’imprimerie est remise en service en 1988, de nouvelles salles de cinéma sont construites en 1988-1989, le café reprend son activité en 1994.

L’association se veut d’abord vouée à l’éducation populaire : accueil de classes autour des anciennes presses typographiques, création d’une troupe de théâtre amateur, organisation de concerts de jazz contemporain, etc.

Entre 1998 et 2013, deux importantes campagnes de réhabilitation ont lieu : le théâtre, l’atelier de sérigraphie, la cour et le gymnase sont rénovés, puis vient le tour des façades et des toits. L’association construit également des salles de répétition et crée une boutique.
Ainsi, aujourd’hui, la Maison du Peuple c’est : un cinéma avec 3 salles classées art & essai dont un théâtre, un café associatif un espace dédié aux arts plastiques né de l’ancienne imprimerie typographique de la Maison du Peuple, des logements privés, des logements dédiés aux artistes accueillis, un fonds d’archives d’entreprises coopératives et mutuelles, syndicales, de groupements politiques ou d’associations culturelles et sportives, une exposition permanente retraçant un siècle d’histoire ouvrière, des espaces d’expositions temporaires, deux locaux de répétition, dont un studio d’enregistrement, la salle Ponard, lieu de réunion et de formation, une boutique et une artothèque

Héritière d’une utopie réalisée, La fraternelle est aujourd’hui un véritable espace culturel pluridisciplinaire qui fait revivre depuis plus de 30 ans cet imposant édifice de 4000 m2, classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Elle conduit une action de diffusion et de création culturelle dont le rayonnement dépasse largement le cadre local. Forte de plus de 400 adhérents, 30 bénévoles et 14 salariés, elle noue des relations de plus en plus larges et des partenariats de plus en plus nombreux.

Parti Socialiste/S.F.I.O, Fédération duJura, Groupe socialiste de Saint-Claude

  • FDMSP00667
  • Corporate body
  • 1895 - ?

L’histoire de la Fédération Socialiste du Jura est connue dans ses grandes lignes. Quelques chercheurs se sont attachés à en saisir les origines, qui restent malgré tout encore obscures. Mais bien pu ont tenté de suivre son évolution sur le long terme, tout au long d’un siècle fertile en évènements décisifs et donc en tournants importants pour ce groupement régional. Fondé sans doute en 1892, le premier groupe socialiste de Saint-Claude devint vite un élément essentiel de la vie politique locale, avant de susciter la création puis la fédération d’autres groupements, dans le Jura et d’une imprimerie coopérative qui, de Saint-Claude, émigra rapidement vers Oyonnax (Ain), la ville voisine.
Fondée vers 1895, initialement adhérente au Parti Socialiste Ouvrier Révolutionnaire de Jean ALLEMANE, elle adhéra à la SFIO dès 1905, tout en revendiquant ses particularités, notamment son attachement au développement des coopératives. Le soutien proposé aux socialistes du Doubs aboutit, en 1911 à la fondation de l’éphémère Fédération jurassienne, englobant presque l’entière Franche-Comté. C’est à ce moment que l’Ain commença à se détacher du Jura. L’après-Congrès de Tours fut difficile. Les socialistes du Jura participèrent à la fondation, en 1921, d’une éphémère Fédération autonome et tentèrent une Union socialiste-communiste qui s’écroula en 1924 avec le retour à la SFIO.
Les documents inventoriés ici permettent de saisir cette histoire autant dans les grandes lignes que dans ses détails. De nombreux militants peuvent être suivis tout au long de leur carrière, jusque, parfois, dans leurs hésitations, leurs doutes, ou au contraire leur arrogance, leurs affirmations, clamées haut et fort. Les options de tel Groupe local, ou de la Fédération peuvent être analysées avec beaucoup de finesse, grâce à la correspondance, aux procès-verbaux des assemblées diverses, aux notes manuscrite, prises lors de réunions, aux petits billets probablement confidentiels à l’origine. Bref, un quotidien du militant jurassien ou bugiste rarement perçu pour des époques dont les témoins ont disparu.

Société coopérative "L'avenir du bâtiment de Saint-Claude"

  • FDMSP00725
  • Corporate body
  • 1910-1960

L'Avenir du bâtiment de Saint-Claude est une coopérative des plâtriers-peintres ayant pour objet l'entreprise générale des travaux de plâtrerie, peinture, tenture, vitrerie, miroiterie, dorure et décoration et de tous les travaux se rattachant directement ou indirectement à l'entreprise du bâtiment. Elle a créée en 1910. La moitié de ses bénéfices est réservée pour les œuvres de solidarité et de philanthropie. L'Avenir du bâtiment fait partie de la coopérative La Fraternelle par apports par voie de concentration en 1958 (attribution d'actions de la coopérative en rémunération des apports en nature).

Société coopérative ouvrière de tailleurs de diamants « Le Diamant »

  • FDMSP00085
  • Corporate body
  • 1898 - 1983

L'origine de l'activité de taille de diamant dans le Jura

A la Révocation de l'Édit de Nantes, des juifs et des protestants chassés de Paris, lapidaires et bimbelotiers de la rue du Temple, partirent se réfugier en Suisse, dans le quartier de Montbrillant à Genève. Poussés par la crise économique - qui atteignait aussi la Suisse - certains lapidaires et diamantaires s'installèrent dans le Pays de Gex, puis dans le Jura, attirés par la force motrice naturelle des cours d'eau.

Vers 1878, une première taillerie mécanique, aménagée par MM. Goudard et Grosfilley, deux ouvriers diamantaires parisiens, s'ouvre à Villard-Saint-Sauveur, au hameau de la Patinerie, prenant peu après le nom de Montbrillant, occupant rapidement quatre vingt tailleurs de diamants. Grâce à une main d'œuvre déjà habituée à un travail minutieux avec la sculpture sur bois et la taille des pierres fines, l'industrie se développa rapidement dans la région de Saint-Claude.

Le principe de la coopération [1]

La première coopérative est fondée le 3 septembre 1891 [2] par un groupe d'ouvriers diamantaires à Avignon-lès-Saint-Claude, sous le nom de Jeantet Saint-Oyant et Cie. Cette coopérative fusionne en 1898 avec la Société Michaud-David, qui devient La Société coopérative des ouvriers diamantaires de Saint-Claude et d'Avignon. Celle-ci achète l'usine, fondée en 1892, à la veuve d'Eugène Goudard. Cette société s'installe ensuite à Saint-Claude, au lieu-dit à la Serre, pour prendre le nom dans les années 1920 de Société Adamas [3] . Elle faisait la taille et le négoce du diamant. Elle avait son représentant à Londres où était, et se trouvait encore en 1982, le siège de la Diamond Trading Compagnie, comptoir unique de vente de la quasi-totalité de la production diamantifère mondiale. Le marché du taillé y était tout aussi important.

Le 16 janvier 1897, après le congrès diamantaire international, une vingtaine d'ouvriers, travailleurs à domicile, s'unissent pour créer la Coopérative ouvrière des diamantaires du Jura et de l'Ain, Reffay-Fournier et Cie, qui deviendra en 1910, la Coopérative ouvrière diamantaire du Jura et de l'Ain, Le Diamant. Son siège social est au 24, route de Genève à Saint-Claude. Son capital, de 39 890 F, est constitué par des actions nominales de 50 francs. Tous les ouvriers sont actionnaires. La Société Le Diamant façonne sans être productrice, c'est-à-dire que l'entreprise travaille à façon, par la transformation des diamants bruts, des diamants de joaillerie confiés par des clients étrangers, américains en particulier, à des tarifs fixés par le donneur d'ouvrage. La S.C.O.P (Société coopérative ouvrière de production) Le Diamant travaille en sous-traitance. Le diamant brut se paye d'avance à l'achat, et le diamant taillé se vend à 60 et 90 jours fin de mois.

L'évolution de la coopérative

Avant la guerre de 1914, la société Le Diamant a jusqu'à 500 ouvriers, tailleurs de diamant ou Maîtres de la Lumière, comme on les appelait autrefois, parce que le secret du diamant réside dans la lumière. Les facettes du dessous se reflètent dans celles du dessus, l'inclinaison permet de capter la lumière, de la renvoyer, de jouer avec elle au gré des facettes. Plus les facettes sont nombreuses, plus les reflets sont nombreux. Pour la région, qui s'étendait de Saint-Germain-de-Joux, Septmoncel, Nantua, Revigny, Conliège, Foncine-le-Haut, Sellières, Nozeroy, et jusqu'à la frontière suisse, on comptait 4 500 ouvriers diamantaires. Le conflit de 1914 provoque une véritable régression. Le nombre de sociétaires diminue considérablement. De 400, il descend à 340 en 1919. 27 sociétaires furent tués pendant la guerre, et 40 étaient encore mobilisés en 1919. Pendant toute la durée de la guerre, la Société continua de verser le sou du soldat à tous les mobilisés.

Lors de la crise de 1929, qui affecte gravement l'économie mondiale, on compte encore 2 000 ouvriers du diamant dans le Jura, alors qu'en Belgique le nombre d'ouvriers atteignait 30 000.

En 1930, la Coopérative Le Diamant acquière de la Société Le Jura diamantaire, dont le siège est rue de la Poyat à Saint-Claude, une usine située à Foncine-le-Haut (elle l'a revendra en 1951 à Micro-Rubis). A cette période, le Jura était considéré comme le principal centre diamantaire français, avec ses usines de Saint-Claude, Clairvaux, Foncine-le-Haut, Avignon-les-Saint-Claude, Chaumont, Chassal, pour ne citer que les principales.

En 1932, la Coopérative Le Diamant diversifie ses activités et crée avec d'autres entreprises de Saint-Claude, par souscription, une nouvelle Société, La Pendulette San-Claudienne qui deviendra La Pendulette Sancley.

En 1936, l'activité reprend malgré la disparition de nombreuses entreprises. Seule l'industrie diamantaire française se trouve dans un marasme économique, avec un taux de chômage élevé, face à la concurrence étrangère. Deux diamantaires, de renom, notamment M. Torczymer d'Anvers, et M. Stern d'Allemagne, essaient de la sauver par une restructuration, grâce à l'intervention de personnalités locales : Félix Mermet, de la Coopérative, Jules Mermet, maire de Saint-Claude, mais surtout l'infatigable député de Saint-Claude, Arsène Gros, qui effectue de nombreuses démarches, tant politiques qu'industrielles pour trouver de nouveaux débouchés. Après 1939, un nouveau centre diamantaire est créé en Israël, qui devient un des principaux concurrents, et qui comptait encore en 1975 plusieurs milliers d'ouvriers.

En 1951, l'usine de Foncine-le-Haut, qui était une succursale de la Coopérative, est vendue le 25 juillet 1951, à la Société Micro-Rubis, manufacture de pierres fines pour horlogerie et industrie.

Le 5 octobre 1954, la refonte des statuts modifie le nom de la Société pour devenir la Coopérative ouvrière diamantaire Le Diamant.

En septembre 1955, une firme de New York, Harry Winston [4], propose alors du travail à façon à la Coopérative. Ce sont 96 % à 98 % de la production totale de la Coopérative qui partent à l'exportation. La facturation se fait en dollars et il était alors de notoriété publique que le plus grand joaillier au monde, Harry Winston, faisait tailler ses plus beaux diamants par la Coopérative Le Diamant de Saint-Claude. Cela durera jusqu'en 1975.

En 1959, cinq cent ouvriers diamantaires se trouvent en chômage partiel.

En septembre 1961, la fermeture de la Coopérative Adamas oblige la Coopérative Le Diamant à reprendre provisoirement trente deux ouvriers de cette Société pour éviter leurs licenciements. La société Adamas, créée en 1892, qui achetait, taillait et revendait les diamants, était devenue l'une des plus grosses firmes diamantaires de France. Elle avait des bureaux à New York, Londres et Paris.

En 1962, vingt huit employeurs diamantaires existaient encore à Saint-Claude. Mais la réévaluation de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) établie par le Marché Commun, et la concurrence déloyale de l'industrie diamantaire belge, due à la diminution de leurs charges, obligèrent nombre d'hommes politiques jurassiens à intervenir, tant auprès du gouvernement que des différents ministères, pour essayer de faire baisser les charges à l'exportation. Edgar Faure, Jacques Duhamel, Louis Jaillon, Laurent Thouverey et Pierre Jeambrun, pour ne citer qu'eux, furent de ceux-là. En 1964, le chiffre d'affaires global de la Coopérative était de 1 062 158 F dont 1 024 729 F en exportation, et en 1966, 1 370 932 F de chiffre d'affaires global pour 1 341 836 F à l'exportation.

En 1965, la Coopérative rachète l'usine de Sellières. Elle met alors en place un réseau social et verse une allocation de vacances aux enfants des sociétaires qui partent en colonie de vacances ou qui sont placés en garderies. Elle crée des logements sociaux (vingt huit logements à loyers modestes), une école d'apprentissage, avec des cours techniques donnés par les moniteurs de la Coopérative, le tout entièrement à la charge de La Coopérative.

En 1967, elle travaille à 100% pour la maison Winston à New York, et compte 117 ouvriers, 1 cadre et 7 employés. En 1968, la Coopérative Le Diamant traite 120 000 pierres pour 33 000 carats, soit 7 kilos de diamants.

En 1971, la Coopérative créée un secteur lunetterie - qui fonctionnera jusqu'en 1983 -, dans lequel une dizaine de personnes y sont employées. Le travail consiste en l'assemblage de montures de lunettes en plaqué or. Le travail de la lunette avait été choisi pour trois raisons principales : la facilité de recherche de travail, une industrie en plein essor en 1972, une affinité dans les deux genres de travail demandant dextérité et minutie.

En 1973, la Coopérative, dans sa spécialité, est la plus importante de France. Elle occupe 140 tailleurs, d'une moyenne d'âge de 40 ans, travaillant uniquement pour la Maison américaine, la Société Harry Winston, avec une production de 40 000 carats bruts par an, soit sept kilogrammes de diamants, donnant environ 95 000 pierres taillées. Mais la maison Winston exige l'exclusivité de la marchandise travaillée - celle-ci n'acceptant aucune autre marchandise étrangère, travaillée dans les ateliers de la Coopérative - et pour la Coopérative cette situation devient de plus en plus difficile, à cause de la concurrence sans cesse accrue dans la taillerie du diamant de joaillerie et des prix difficiles à maintenir. Devant ces difficultés la société s'oriente vers une nouvelle activité, celle du diamant industriel.
La Maison Winston restera en retrait, n'émettant pas d'obstacle dans la tentative de cette nouvelle expérience. Mais en remplaçant "au pied levé" un donneur d'ouvrage de cette importance, cela devenait utopique, tant sur le plan des capitaux que du point de vue commercial.

Au début de l'année 1974, la Coopérative entre alors des machines à tailler produites par la Diamond Trading Company de Londres. Elle est la première entreprise française, et l'une des quinze premières à travers le monde, comme à Anvers, à utiliser ce matériel. Mais ces machines ne peuvent travailler qu'une certaine qualité et grosseur de pierres. En voulant diversifier sa clientèle pour se sortir de ses difficultés, en achetant ses propres marchandises pour les travailler et les commercialiser, la Coopérative connaît un nouvel échec. Elle se limite à occuper une vingtaine d'ouvriers sans savoir que faire des quatre vingt dix autres. La Maison Winston cesse alors tout envoi de brut à la Coopérative.

En 1975, 80 % du personnel est au chômage technique. Il ne reste plus que trois entreprises diamantaires encore en activité à Saint-Claude. La Coopérative décide alors de redonner l'exclusivité de son travail à Harry Winston. Cette situation aurait pu durer encore s'il n'y avait eu la crise économique mondiale. Pour compléter ce tableau sombre, les tailleries belges qui travaillaient exclusivement pour Harry Winston leur consentent une baisse de leurs tarifs d'environ 20 %. Dans ces conditions, la Coopérative Le Diamant envisage à brève échéance la disparition de la société. Sur les 93 salariés, 65 étaient des sociétaires actifs. Pierre Monnier, directeur de la Coopérative, intervint auprès du gouvernement, par l'intermédiaire du président de l'Assemblée Nationale, Edgar Faure, pour demander une aide financière.

Au début de 1977, il est créé une nouvelle activité : le moulage de pièces en plastique stratifié, sous le nom de S.J.P (Société jurassienne des plastiques). Un atelier mécanique effectuait des travaux en prestation de services (l'usinage pour moule à injection). La Coopérative est, en 1977, une société anonyme de 400 000 francs dont Le Diamant est actionnaire pour 2 106 parts de 100 francs chacune. La Coopérative occupe 61 salariés répartis entre plusieurs secteurs d'activité :
● la taille du diamant de joaillerie qui comptait 38 personnes et 3 contrôleurs (elle restait encore à cette époque, avec 38 diamantaires, la première taillerie de diamants en France)
● le département de lunetterie, créé en 1971, qui occupait, en 1977, 14 personnes et consistait en des travaux de sous-traitance (soudage et assemblage de branches et de cercles de lunettes
● la fabrication d'outils de diamant qui occupait 3 personnes, dont 2 tailleurs et un mécanicien, en plus de 2 représentants, dont un exclusif et l'autre V.R.P.

En décembre 1977, la fusion avec la Société Les Lunetiers réunis fut de courte durée due à de nombreuses difficultés rencontrées, financières, matérielles, de rendement et de main d'œuvre. Parce qu'il fallait beaucoup investir, créer un réseau commercial, sans l'assurance d'un résultat, il fut décidé la cessation de ce département « lunetterie » au 1er février 1978.

Le début de la crise

A partir des années 1970, la Société avait beaucoup de mal à tenir un rythme normal d'activité, à cause d'une concurrence des tailleurs belges (Anvers), puis d'Israël (Tel-Aviv [5] ), et en 1977, celle des Indes, avec des salaires très bas et des charges sociales inexistantes. En effet, pour la Coopérative, le pourcentage de main d'œuvre était d'environ 24 % sur le prix de revient d'un carat taillé, en Inde, il était de 4 %. . Pour la continuité de l'entreprise en tant que taillerie, la seule solution possible restait le négoce. A la suite de nombreuses démarches la Coopérative fut admise, comme acheteur, par la De Beers de Londres. L'entreprise obtenait, ce que bien des diamantaires pouvaient lui envier, des marchandises brutes de la De Beers. La revente des marchandises finies s'effectuait soit par la Société, soit avec le concours de deux entreprises diamantaires San-Claudienne, ce qui laissait espérer un nouvel avenir pour la société Le Diamant.

En 1972 [6], la Coopérative façonnait 39 000 carats de diamants bruts, pour un total de 120 000 pierres fines, donnant 420 000 dollars à l'exportation. En 1973, la Coopérative employait 115 salariés, dont 50 % de personnel féminin. En 1979, il ne restait que 60 diamantaires sur les 140 que comptait, quelques années auparavant, la Coopérative.

En 1982, on ne comptait même pas une centaine d'ouvriers dans les quatre principales entreprises de Saint-Claude. La baisse de 20 % des prestations de la Coopérative et une autre baisse de 10 % sur les salaires, de la direction au concierge, créèrent une hémorragie importante du personnel. L'effectif de la S.C.O.P Le Diamant était de cinquante personnes dont seulement trente diamantaires. Le restant du personnel étant réparti dans des activités diverses, telle que le montage de lunettes, et la fabrication d'outils diamantés. Activités créées depuis quelques années seulement, pour pallier la baisse du secteur "taille diamants joaillerie" et occuper les ouvriers qui risquaient d'être au chômage. Devant les difficultés rencontrées il fut mis en place sous l'égide de l'A.F.P.A (Association de formation professionnelle des adultes), une reconversion du personnel diamantaire. Le but était de donner une spécialisation en tailles diverses, ajustage et calibrage sur œuvres.

En 1983, malgré l'intervention du député Alain Brune pour trouver une solution viable -qui ne fut pas retenue- en soumettant un allègement des charges, la Coopérative Le Diamant dut cesser toute activité. Elle fut mise en liquidation judiciaire en juillet 1983.

La formation des tailleurs de diamants

Avant 1914, l'apprentissage était réglementé et il fallait payer une forte somme pour entrer dans le métier. En effet, les plus faibles salaires étaient encore bien supérieurs à ceux de toutes les autres professions. Lorsque le traitement mensuel d'un fonctionnaire était de 100F, un ouvrier du diamant gagnait 350 F par mois. Saint-Claude était à ce moment là le troisième centre diamantaire après Amsterdam et Anvers. Ce salaire compensait très largement le long et coûteux apprentissage que devaient supporter à l'époque les postulants qui payaient eux-mêmes le moniteur qu'ils avaient choisi.

Après 1918, la Coopérative ouvrit dans l'usine, puis au collège de Saint-Claude, une école professionnelle. Il y avait obligation pour tous les apprentis qui étaient admis à partir du 1er janvier 1920 - année de l'ouverture de l'école par la Coopérative -, sauf pour les personnes mariées, de suivre d'une façon régulière les cours professionnels institués gratuitement au collège. La Coopérative fut alors exonérée de la taxe d'
apprentissage par le Comité départemental de l'Enseignement technique.

Le 5 août 1931, au cours d'une réunion à la mairie de Saint-Claude, un projet fut discuté pour l'établissement d'une École d'apprentissage et de perfectionnement, sous l'égide et le contrôle de l'Enseignement technique et en annexe de l'École pratique, destinée à l'industrie diamantaire. En 1932, le rapport du directeur de l'École pratique de Saint-Claude concluait en disant que : "cette école suivait sa route ascendante.".

Le 21 novembre 1936, afin d'obtenir une école plus grande et indépendante, une école professionnelle -annexe de l'École technique du Collège de Saint-Claude- fut créée. Cependant, elle ne put pas maintenir son activité, car elle devint progressivement, entièrement à la charge de la Coopérative et cessa de fonctionner en raison des difficultés rencontrées au sein de l'industrie du diamant. L'école ferma le 1er mars 1945. Le 26 mars 1946, il fut décidé que le matériel (sauf le moteur) et l'outillage seraient conservés et destinés à l'usage d'une autre école.

L'apprentissage se poursuivit toutefois dans l'École professionnelle de la Coopérative qui fonctionnait avec ses propres deniers, sans subvention de l'État. En 1949, elle affichait complet. Cette école des diamantaires fut supprimée en 1967.

C'est à partir de 1966 que l'apprentissage fut plutôt orienté vers la formation professionnelle des adultes (F.P.A). Les entreprises diamantaires furent appelées à constituer un organisme, dénommé Le Travail du diamant, conforme à la loi de 1901, fondé en 1966, afin que celui-ci passe une convention avec l'A.F.P.A (Association pour la formation professionnelle des adultes).Une section diamantaire, détachée du Centre F.P.A de Besançon, fut créée à Saint-Claude. Elle ouvrit le 3 septembre 1968 dans un local de la Coopérative Le Diamant, avec douze stagiaires instruits par un moniteur et un aide moniteur. Les stagiaires, rémunérés au SMIG pendant onze mois de stage, passaient à l'issue de ce stage leur C.A.P. Un contrat était passé entre le stagiaire et l'employeur que l'élève lui-même choisissait. Par ce contrat, l'employeur s'engageait à fournir à l'école les diamants à travailler par le stagiaire, et à le garder pendant une année encore à sa sortie de l'école. En 1972, la convention passée avec l'association Le Travail du diamant fut résilié pour être remplacée, en 1973, par une convention diamantaire conventionnée pour un Centre de formation professionnelle.

[1] Le principe coopératif stipule que le personnel devient actionnaire à 100 %. Mais quel que soit le nombre d'actions que possède un actionnaire, celui-ci n'a droit qu'à une voix, en cas de vote aux assemblées générales, ordinaires ou extraordinaires. La Société est administrée par un Conseil d'administration de cinq membres nommés au scrutin secret par l'Assemblée générale. Les administrateurs devant être employés à la société. Le Conseil d'administration élit parmi ses membres un président qui assume la direction générale de la Société.
[2] Archives départementales du Jura, U 200.
[3] Le diamant occupe depuis fort longtemps le premier rang parmi les pierres précieuses, déjà les Grecs avaient donné à cette gemme le nom " adamas", qui signifie indomptable, en raison de son extrême dureté. Ils saluaient en lui un fils de Jupiter, comme le soleil dont il empruntait les feux. Hercule selon Hésiode, portait d'ailleurs un casque de diamants. Se reporter à la revue Les Amis du Vieux Saint-Claude, 1998, N° 18, A.D.J, Per 290.
[4] Fondé en 1932, Harry Winston est un des bijoutiers diamantaires de marque les plus prestigieux du monde, fournissant la haute joaillerie diamantaire et des montres haut de gamme. Baptisé "Le roi du diamant ", Harry Winston est une des marques de luxe les plus brillantes du monde. Aujourd'hui, le nom est synonyme de pierres précieuses et de conceptions joaillières les plus belles du monde, notamment, le Diamant de l'espoir, le Diamant Jonker, et le Diamant Taylor- Burton.
[5] En 1982, Tel-Aviv comptait 8 000 ouvriers diamantaires.
[6] Extrait de la revue Réalités franc-comtoises, de mai 1973, N° 155, p. 198, A.D.J, Per 728.

Syndicats des ouvriers lapidaires

  • FDMSP00659
  • Corporate body
  • 1897 - ?

« La fondation de la Chambre syndicale des ouvriers lapidaires du Jura et de l'Ain remonte à 1897. Elle est formée d'ouvriers lapidaires, sans distinction d'âge, de sexe ni de nationalité. Son siège est fixé à la Bourse du Travail de Saint-Claude à partir de 1905. Elle a pour but de défendre les intérêts de ses membres, de veiller à ce que leurs salaires soient décents. Elle prend l'initiative des réformes pouvant améliorer le sort de ses membres, résister à l’avilissement des salaires, ainsi qu'à la dépréciation de l'industrie lapidaire. La chambre syndicale ne s’arrête pas à une simple action de préservation et de défense. Dans son sein les travailleurs apprennent à se connaître, et étudient les questions ouvrières (projet de loi, refonte de loi existante, traité de commerce). En raison de l'isolement des ouvriers lapidaires qui sont dans l'impossibilité de se rencontrer dans une même réunion, l'organisation syndicale crée des sections syndicales lorsque cela est nécessaire pour englober tous les ouvriers lapidaires de la région. Dans chaque centre de lapidaire, les ouvriers constituent une section syndicale. Les sections sont autonomes et s'administrent elles-mêmes. Elles sont rattachées au syndicat général administré par un conseil composé de délégués de chacune des sections. Les sections s'occupent de tout ce qui peut intéresser la corporation, se renseignent sur les prix, la qualité du travail, l'exploitation patronale, les procédés employés envers les ouvriers... et transmettent régulièrement ces renseignements ainsi que les observations, propositions et délibérations au bureau général du syndicat. La Chambre syndicale est rattachée à la Confédération générale du travail, en adhérant à la Fédération nationale de professions similaires » (extraits des statuts).

Union des groupes d'agréments de la Maison du peuple (Saint-Claude)

  • FDMSP00662
  • Corporate body
  • 1947 - 1973

En 1947, dans le but de relancer l'activité des groupes d'agréments, une Union des groupes d'agréments de la Maison du peuple est créée. Il s'agit cette fois d'une association officielle déclarée au titre de la loi de 1901 à laquelle adhèrent La Prolétarienne, Le cercle musical, Les amis réunis et La Fraternelle. L'Union se donne pour objectif de « coordonner l'action, l'activité et la propagande des groupes d'agréments de la Maison du Peuple et la culture populaire en général», reprenant ainsi le rôle d'organisateur et d'intermédiaire du Comité des fêtes. L'Union des groupes d'agréments de la Maison du peuple est dirigée par un conseil d'administration composé des présidents des sociétés adhérentes et de sept membres élus en assemblée générale. Des commissions sont constituées pour chaque type d'activité : éducation populaire, commission des fêtes, propagande et organisations, enfants du peuple, jeunesses et sport. L'union gère également la bibliothèque de la Maison du peuple. Un ciné club est créé en 1948, puis une section danse en 1961. L'activité des groupements est très importante après-guerre mais se réduit progressivement durant les années 1960 et en 1973 la plupart des groupements ont disparu. L'Union des groupes d'agrément de la Maison du peuple est dissoute le 9 novembre 1973.

Union franco-suisse des ouvriers diamantaires

  • FDMSP00665
  • Corporate body
  • 1914 - 1922

L'Union franco-suisse des ouvriers diamantaires précédait l'Union nationale des syndicats ouvriers diamantaires français (UNSODF). Elle est née en 1914 d’un regroupement entre les ouvriers diamantaires français et les ouvriers diamantaires suisses (Genève et Bienne).

Union nationale des syndicats ouvriers diamantaires français

  • FDMSP00664
  • Corporate body
  • 1922 - Inconnue

L’Union nationale des syndicats ouvriers diamantaires français (UNSODF) est créée en 1922. Elle succède à une première association de diamantaires qui se nommait l’Union franco-suisse des ouvriers diamantaires. Cette dernière était née en 1914 d’un regroupement entre les ouvriers diamantaires français et les ouvriers diamantaires suisses (Genève et Bienne). Toutefois, il existe en 1896 une Fédération diamantaire régionale, qui semble être un des prémices du regroupement syndical des diamantaires dans la région. L’UNSODF qui prend sa suite, regroupe alors les chambres syndicales diamantaires françaises qui sont présentes sur tout le territoire. Elle unit moralement et matériellement les différentes branches de l’industrie du diamant. Son but est de maintenir les salaires, procurer du travail aux ouvriers, homogénéiser les différents centres diamantaires, soutenir les intérêts professionnels et élever le niveau moral des ouvriers par l’éducation. Tout centre diamantaire peut entrer dans l’UNSODF en faisant une demande écrite précisant les conditions de travail, le nombre d’ateliers, le nom des employeurs, les salaires et les tarifs appliqués, le taux de la cotisation syndicale et l’état nominatif des adhérents du centre diamantaire postulant. L’adhésion à l’Alliance universelle des ouvriers diamantaires (AUOD) est obligatoire lors de l’adhésion à l’UNSODF. L’administration quotidienne du syndicat se fait par un comité administratif qui est composé d’un délégué suppléant de chaque organisation adhérente de l’UNSODF. Ce conseil gère matériellement et financièrement l’UNSODF grâce à un président, un trésorier et un secrétaire. Un Conseil Général, formé des délégués directs des organisations locales, délibère sur les ordres du jour (qui ont été votés auparavant dans les assemblées locales). Les décisions du conseil sont souveraines et immédiates. Elles entraînent toutes les organisations locales sauf dans le cas de décisions graves : ce sont alors des référendums locaux qui sont organisés. Le Conseil Général ne se réunit que lorsqu’il y a besoin de déterminer un mouvement d’ensemble. Une Commission de contrôle permet de vérifier la viabilité financière de l’UNSODF et d’assurer l’information de l’état financier aux différents centres adhérents par la publication annuelle d’un rapport moral et financier. L’UNSODF entretient des liens avec chaque chambre syndicale adhérente. On trouve des centres diamantaires dans l’Ain (Gex, Nantua), dans la Creuse (Felletin), dans le Jura (Saint-Claude), en Haute-Savoie (Taninges), en Seine et Marne (Nemours) et dans la Seine (Paris). Au niveau international, l’UNSODF fait partie de l’AUOD. Elle a donc des relations avec des syndicats diamantaires situés à l’étranger : en Allemagne, en Belgique, aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Suisse. L’activité du syndicat se poursuit durant le XXème siècle jusqu’en 1968 (dernières archives). Il n’existe pas de date de dissolution du syndicat.