Boulangerie coopérative de Villedoux
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Boulangerie coopérative de Villedoux
Boulangerie coopérative de Sainte-Verge
Boulangerie coopérative de L'Hermenault
Boulangerie coopérative agricole de Sablonceaux
La panification est l'ensemble des opérations qui permettent d'obtenir du pain à partir de farine, d'eau, de sel et de levure ou de levain.
Une société de panification est par conséquent un groupement de professionnels qui mettent en commun leurs différentes compétences dans un but commercial.
Raymond Borneck débuta sa carrière d’apiculteur professionnel en 1948 au sein de la société coopérative de production « La Compagnie des miels du Jura ».
Il participa activement à la vie syndicale et associative de la filière apicole et à la création de la Fédération internationale des organisations apicoles Apimondia et fut directeur de l’Institut Technique Apicole (ITAPI).
Marie Bonnevial est une “poly-militante”. Communarde à Lyon, puis interdite d’enseignement, elle embrasse, au retour de son exil à Constantinople, une carrière d’enseignante, de syndicaliste, de socialiste, participe aux prémices du mouvement mutualiste et surtout coopératif.
Libre penseuse, elle devient franc-maçonne puis responsable du droit humain entre 1916 et 1918. Chroniqueuse du monde du travail, elle collabore au quotidien féministe La Fronde. Féministe très connue au début du XXe siècle, elle s’est fortement investie au CNFF (Conseil national des femmes françaises), à la LFDF (Ligue française pour le droit des femmes), ainsi qu’à la Ligue des droits de l’homme.
La famille Bodenez est rattachée au groupement des Castors de la ville Landerenau et a participé à une société coopérative de construction.
Né le 26 août 1918 à Marseille d’une famille parisienne réfugiée en province pour fuir les bombardements, Marcel Bleibtreu est l’enfant d’un autodidacte dreyfusard et socialisant, membre de la Ligue des Droits de l’Homme, et d’une fille de partisan de la Commune de Paris. Après un bac au lycée Condorcet, il étudie la médecine à Paris où il obtient son diplôme en 1947. Spécialiste en pédiatrie, il rédige dans les années 80 plusieurs rapports sur la question, en particulier autour de la prévention. Son éveil politique se fait en 1934, quand il découvre l’autobiographie de Trotsky : Ma vie. Les manifestations de février 1934, la montée du fascisme, la crise du capitalisme, et « la dégénérescence stalienne », l’amènent à s’intéresser au mouvement trotskyste. Il rejoint le groupe bolchevik-léniniste en septembre de la même année, alors une tendance de la SFIO, puis devient secrétaire du neuvième sous-groupe des Etudiants Socialistes (Groupe de la rue des Rosiers). Rompant avec le réformisme, il fait voter l’adhésion du sous-groupe à la Quatrième Internationale sous le nom d’Etudiants Socialistes Révolutionnaires. Il sera expulsé de la SFIO en 1936 « au nom de l’unité populaire ». Entouré de Gabal, Itkine, Maisonneuve et Parisot, il devient secrétaire des ESR.Mobilisé en 1939 comme médecin auxiliaire, il considère avec Yvan Craipeau, Paul Parisot et Marcel Hic que « les ouvriers dans les usines agissent sur le cours de la guerre ». Démobilisé en septembre 1940, il rejoint Marseille où, avec Itkine et Gabai, il fonde « le Croquefruit », une coopérative de production de pâtes de fruits permettant de donner du travail à 300 réfugiés. De retour dans la capitale, il reprend ses études comme interne aux Hôpitaux de Paris. A la suite de l’unification des trois organisations françaises trotskystes, au début de l’année 1944, il rejoint le PCI et y devient l’animateur des cellules d’entreprise du secteur de Puteaux-Suresnes-Nanterre sous le pseudonyme « Pierre Favre ». En novembre, il prend la direction du journal du parti : La Vérité.
Nommé secrétaire général en 1946, il se retrouve opposé à la minorité issue du CCI, mais surtout au PCF. Prônant un « Oui Non » au référendum d’octobre 1946, le PCI s’élargit de manière marginale par l’intégration d’anciens militants communistes déçus par les positions de leur ancien parti. D’après André Marty, le PC redoutait une montée fulgurante de la Quatrième Internationale, et aurait multiplié les méthodes d’intimidation envers les militants trotskystes. Bleibtreu retient surtout la thèse que les bulletins du PCI étaient invalidés par les « membres du PCF et des organisations satellites, ». La Vérité étant menacée d’interdiction pour avoir mené campagne contre Hitler et Pétain, mais aussi contre Staline. Finalement, le PCF n’obtiendra pas des ministres socialistes l’interdiction du journal qui sera reconnu comme « journal résistant ». Hormis la question de la légalisation du journal , l’immédiat après-guerre est, pour le PCI, le moment d’une campagne contre la colonisation, en particulier contre la guerre d’Indochine, alors soutenue par le PCF, qui voit les moyens de redresser la France. Par la suite le PCI soutiendra les désirs d’indépendance du Maroc et de la Tunisie, puis celle de l’Algérie. Soutenant les différents mouvements de grèves du pays, il fustige régulièrement l’attitude des « staliniens », les accusant de briser les différents mouvements. Présent auprès des métallurgistes, des ouvriers de Renault, des mineurs, il tente de proposer sans grand succès une alternative au monde ouvrier, qui vote très majoritairement PCF, via les syndicats. Néanmoins, il obtient en 1949 le rattachement des Jeunes Socialistes au PCI. Ouvert aux tentatives d’émancipation des différents pays communistes, le PCI et Bleibtreu vont pendant un temps soutenir la Yougoslavie où le « titisme » propose une alternative au communisme stalinien d’URSS. L’envoi de jeunes dans des brigades qui participent à des projets de développement, donne au PCI une visibilité importante. Les relations vont cependant se dégrader entre trotskisme et « titisme » à la suite d’un durcissement de la politique intérieure yougoslave.
En 1952, éclate une rupture qui se dessinait depuis un an, une partie des militants se regroupe autour de Michel Pablo, l’autre partie autour de Bleibtreu et Lambert. Pablo dans un article intitulé « Où allons nous » esquisse un nouveau rapport entre le trotskysme et le reste de la gauche, Bleibtreu lui répondant dans un texte : « Où va le camarade Pablo ? ». La crise éclate autour de la question de l’ « entrisme sui generis », Pablo arguant de la nécessité d’entrer dans d’autres organisations politiques et syndicales (PCF et CGT), afin de se donner une meilleure visibilité et de faciliter le recrutement. L’année 1953 est marquée par la mort de Staline, qui renouvelle les interrogations vis-à-vis de l’URSS. Quand éclate en 1954 la guerre d’Algérie, qui couvait depuis 1945, le PCI défend naturellement les indépendantistes. Mais au sein du PCI s’annonce à nouveau une division entre ceux qui sont derrière Lambert et qui soutiennent le MTLD de Messali Hadj et ceux qui, derrière Bleibtreu, soutiennent le CRUA (futur FLN). Exclus en 1955, Bleibtreu et ses camarades reprennent le nom Goupe Bolchévik-Léniniste et publient la revue Trotskysme. Le GBL rejoint par la suite la Nouvelle Gauche, au sein de laquelle Bleibtreu crée la Tendance Socialiste Révolutionnaire, membre fondateur de l’UGS et du PSU. Membre du Comité politique du PSU, puis du Secrétariat Général, il quitte ce parti en 1964. Militant pour un art engagé, il organise à Paris en 1967 une exposition « L’art pour la Paix au Vietnam », méthode qu’il utilisera de nouveau en 1993 lors d’une exposition à Athènes contre l’embargo en Irak. Il soutiendra le développement et la coordination des Comités de base en 1968, s’efforçant de réduire les différends entre les groupes trotskystes, d’où son surnom de « Jean XXIII du Trotskysme », à la suite d’un appel resté célèbre, lancé dans le grand amphi de la Sorbonne. Par la suite, Bleibtreu milita dans différentes associations, en particulier dans SOS Enfants du Sud, et dans la Coordination pour la levée de l’embargo imposé à l’Irak, qu’il dirigea. Il décède à 83 ans en 2001.
Bibliothèque de la Maison du peuple (Saint-Claude)
Fondée en 1903, la bibliothèque fut d’abord installée dans le café de la Maison du Peuple (Saint-Claude), bâtiment de la Coopérative La Fraternelle.
En 1922, une bibliothèque et une salle de lecture sont aménagées dans le logement du concierge de la Maison du Peuple. C’est la même année que paraît le premier catalogue de la bibliothèque.
Créée à l’initiative des socialistes sanclaudiens, la Maison du peuple de Saint-Claude, est inaugurée en 1910. Elle rassemblait dans les locaux de la rue Poyat, une Bourse du travail, le siège des syndicats, des coopératives de production et des mutuelles, mais aussi un théâtre et un cinéma, un café et un restaurant, des sociétés sportives et culturelles et une université populaire. La bibliothèque a été pillée et saccagée par les allemands en 1944 (elle comptait alors environ 4 000 volumes pour 250 abonnés).
Il est le fondateur de la troupe du Théâtre populaire jurassien, en 1967.
La famille Bellec était rattachée au groupement des Castors de Landerneau et à une société coopérative de construction.
Né le 14 avril 1898 à Bourg-en-Bresse (Ain), mort le 2 janvier 1977 à Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne) ; agent des PTT, rédacteur puis inspecteur principal ; syndicaliste CGT, secrétaire général du syndicat national des agents (août 1930-août 1932), secrétaire de la CGT (septembre 1933-mai 1940) : ministre de la Production industrielle et du Travail du maréchal Pétain (14 juillet 1940-23 février 1941), puis secrétaire d’État au Travail jusqu’au 18 avril 1942 ; maire de Lorrez-le-Bocage (1959-1965).
Fils d’un professeur de gymnastique du collège de Nantua (Ain) muté au lycée d’Ampère de Lyon (Rhône) qui mourut avant d’avoir accompli les quinze années de services civils et militaires indispensables pour avoir droit à une pension, R. Belin connut la pauvreté puis la misère après le décès de son père. Sa mère, abandonnée par sa famille directe dès son plus jeune âge, avait été élevée par un oncle petit commerçant à Bourg ; à la mort de son mari, elle restait avec deux fils dont l’aîné, René, allait avoir six ans et elle était enceinte d’un troisième qui naquit trois mois plus tard. La famille trouva refuge chez la grand-mère paternelle qui tenait un petit commerce de poissons à Bourg mais mourut peu après. La mère se retrouva seule avec ses trois enfants puis tomba malade et fut hospitalisée en 1906. Les deux aînés furent alors pris en charge par un couvent doublé d’un orphelinat tandis que le plus jeune était confié à une tante dont le mari était cheminot.
René Belin demeura deux ans dans cet orphelinat, souvent dispensé de classe car « en avance », scolairement parlant, et affecté alors à une ferme établie près du couvent. Dès sa sortie de l’hôpital en avril 1908, sa mère le rappela près d’elle. Elle fut d’abord placée comme domestique en Arles puis travailla dans une usine où elle gagnait 1,80 F puis 2 F par jour pour dix heures de travail. La famille habitait Marseille (Bouches-du-Rhône) et, l’année suivante, René Belin, âgé de onze ans et trois mois, fut reçu au certificat d’études primaires. Un mois plus tard, il était au travail et recevait mensuellement dix francs.
La famille se composait alors de la mère et des trois frères dont le plus jeune né en 1904. La mère quittait le logis à 6 heures du matin pour ne revenir qu’à 7 heures du soir, voire 8 heures. Le cadet déjeunait à la cantine ; quant au plus jeune, il était pris en charge par une vieille femme qui, en contrepartie, recevait l’intégralité du salaire de l’aîné. Les conditions de vie étaient misérables dans un appartement qui n’avait ni évier, ni eau et où tout chauffage était inconnu. La mère, tuberculeuse, devait être, de temps à autre, hospitalisée et, pour les enfants, c’était alors l’Assistance publique. René Belin occupa une quinzaine d’emplois entre sa onzième et sa quatorzième année, vendant des journaux à la criée dans les périodes de chômage. En 1912, âgé de quatorze ans, il entra dans l’administration postale comme facteur télégraphiste intérimaire. Il travaillait à cette époque quinze à vingt jours chaque mois, touchant deux francs par jour, augmentés de quelques pourboires et, écrit-il, « c’est moi qui, pour l’essentiel, fais alors vivre la maisonnée ».
Titulaire en septembre de cette même année, il allait percevoir annuellement 400 F moins les retenues de retraite mais habillé et chaussé. Il se mit alors à acheter des livres d’occasion et à suivre quelques cours du soir à l’Université populaire de Marseille. Trois ans plus tard, en juin 1915, il était reçu à l’examen réservé aux jeunes facteurs, examen donnant accès à la fonction d’agent manipulant des télégraphes.
En avril 1917, René Belin est appelé avec sa classe et affecté au 8e régiment de génie. Il eut alors l’idée de faire carrière dans l’armée mais échoua à l’examen d’entrée à l’école des aspirants. Envoyé sur le front français puis à l’armée d’Orient, il fut démobilisé en novembre 1920 à Constantinople comme sergent faisant fonction de chef du Central télégraphique de l’armée. Il revint à Marseille et reprit sa préparation au concours d’agent du service général des Postes. En juillet 1921, après sept mois de travail, il fut au nombre des 2 000 candidats auxquels six cents places étaient offertes ; il fut reçu sixième et nommé à Lyon au cours de préparation au métier d’agent des PTT. Trois mois plus tard, il sortait major de sa promotion et était nommé à Lille puis, en 1923, à Lyon. Marié à une dame employée des PTT, père d’un enfant, il adhéra au syndicat des agents qui, dans leur masse, étaient demeurés fidèles à la CGT lors de la scission d’avril 1922. R. Belin affirme n’avoir pas alors attaché un intérêt exceptionnel aux problèmes syndicaux et s’il illustra la petite feuille qu’éditait la section lyonnaise du syndicat national des agents des PTT c’est qu’il se perfectionnait alors dans la caricature. Aussi, assure-t-il, c’est « sans l’avoir sollicité et sans avoir jamais manifesté la moindre vocation pour cet emploi » qu’il fut promu en 1925 secrétaire de son syndicat départemental. En moins de dix-huit mois, le nombre des adhérents passait de 500 à 1 000 et le secrétariat régional (huit départements) lui échut. Mais deux factions s’affrontaient chez les dirigeants parisiens du syndicat national et Belin, se refusant à prendre position dans cette querelle, abandonna ses fonctions et prépara le concours de rédacteur des services extérieurs de l’administration postale. Il s’y présenta en février 1928 et fut reçu 41e sur 80. Affecté au studio du poste radiophonique de Lyon, il y demeura deux ans puis, début 1930, passa au service du personnel de la direction départementale du Rhône. C’est alors que, le 15 mai 1930, se produisit une grève de deux heures dans l’organisation de laquelle Belin avait pris des responsabilités. Il comparut devant un conseil de discipline et fut révoqué. En août, avait lieu, statutairement, le total renouvellement prévu tous les deux ans, du secrétariat national des agents des PTT. Le secrétaire général sortant, Jean Mathé, fit le voyage de Lyon pour demander à Belin d’assurer la succession et c’est ainsi que celui-ci se trouva à la tête de ce syndicat de 30 000 membres. À la suite d’une loi d’amnistie, il fut réintégré au printemps 1931 et, en août 1932, il reprit un poste à la direction des services téléphoniques de Paris. Un an plus tard, en septembre, Jouhaux lui demandait d’entrer au secrétariat confédéral.
Membre du bureau confédéral au lendemain du congrès national de septembre 1933, René Belin fit donc partie du secrétariat de la CGT et y demeura jusqu’en mai 1940, manifestant alors l’intention de réintégrer l’administration des Postes.
La promotion de Belin en 1933, par cooptation selon les usages en vigueur à l’époque à la CGT, était certes due à Léon Jouhaux, secrétaire général et « souverain » de l’organisation, son organisation, mais aussi aux qualités déjà manifestées par R. Belin à la Fédération postale au sein de laquelle il avait réussi à recruter et à apaiser les querelles. Dans le cadre de la direction confédérale, il n’allait pas tarder à se situer au premier rang et apparaître un temps comme le « dauphin » du secrétaire général et se voir qualifier - sans être toutefois détenteur de ce titre inexistant - de secrétaire général adjoint.
C’est que René Belin excellait en plusieurs domaines. Doué d’une plume alerte, il rédigea de 1933 à février 1936, les éditoriaux du Peuple qu’il signait souvent « CGT », documenté également et doté d’une parole claire et au besoin incisive, il fut souvent réclamé par les Unions et Fédérations. Dans un premier temps Belin, grand « bûcheur » et autodidacte conscient de ses lacunes culturelles, dévora livres, brochures, revues et se fit une spécialité de l’économie. Il devint ainsi rapidement, non sans susciter vraisemblablement quelques jalousies, un leader ou le leader d’une CGT alors quelque peu somnolente mais à la veille d’entrer dans une période tumultueuse.
En effet, la manifestation à tendances fascistes du 6 février 1934, celle de la réplique républicaine du 12, furent suivies en 1935 de la constitution du Rassemblement populaire au comité national duquel Belin représenta la CGT avec Jouhaux. Pendant le deuxième semestre de cette année, on y discuta du « Programme commun » de l’époque et Belin assuma alors, à peu près seul et sans succès d’ailleurs, la présentation des thèses confédérales. Il sera toutefois l’un des trois secrétaires administratifs du Rassemblement, « fonction purement formelle et dépourvue de tout intérêt » selon lui (cf. Notes, Sources, p. 2). Et puis, sur le plan syndical, ce fut la réunification qui se réalisa, contre son gré mais il s’inclina, écrit-il, sans croire pour autant « à la possibilité d’un mariage durable entre les deux CGT » (Ibid.)
1936, les occupations d’usines et « l’avènement, pour la première fois en France - si l’on néglige la brève période qui suit la Première Guerre mondiale - d’un syndicalisme de masse avec une avalanche de lois sociales qui s’abat sur une économie anémiée par cinq années de crise » (Notes cf. Sources, p. 3) n’entraînèrent pas, loin de là, l’adhésion de R. Belin. Dès juin 1935, il avait manifesté dans l’Homme réel, ses réticences à l’égard des 40 heures et vers octobre-novembre 1936, au cours d’une réunion à Matignon à l’occasion d’un débat concernant les 40 heures dans l’industrie métallurgique, Jouhaux fit échec à une proposition qu’il avait présentée pour une application progressive, en réclamant « les 40 heures, tout de suite, pour tout le monde » et Blum s’inclina. (Ibid., p. 3). Sans doute, pour cette raison et pour d’autres (mésentente sur la tactique syndicale, rivalité à la direction de la CGT, conflit sur un plan plus personnel), le fossé se creusait-il alors chaque jour davantage et il ne fit que s’approfondir par la suite. Quoi qu’il en soit, avec l’unité retrouvée, d’autres problèmes allaient préoccuper R. Belin et notamment celui de l’influence exercée par les communistes au sein de la CGT et contre laquelle il jugeait urgent de se prémunir.
C’est dans ce but qu’à l’automne 1936, il mit tout en œuvre pour lancer face à La Vie Ouvrière d’inspiration communiste et pour regrouper les ex-confédérés, l’hebdomadaire Syndicats dont il assuma les fonctions de rédacteur en chef, laissant toutefois à L. Jouhaux la possibilité d’en être le directeur, ce dont s’abstiendra le secrétaire général. Celui-ci, par contre, tentera, en juin 1938, de lancer son propre hebdomadaire Messidor, qui ne fut pas un succès. Quant à Syndicats dont le tirage avoisina 120 000 fin 1938, il suspendra sa parution au moment de la déclaration de guerre puis vivotera jusqu’au 6 juin 1940.
Le congrès de Nantes, de novembre 1938, s’ouvrit le surlendemain du décret-loi du 12 qui, supprimant la semaine de cinq jours et portant à 50 le nombre des heures supplémentaires autorisées de plein droit, allait être à l’origine de la grève générale du 30. R. Belin s’abstint d’intervenir au congrès mais tenta, avec accord de Jouhaux, une négociation secrète avec le gouvernement « en vue de chercher un arrangement avant l’échéance du 30 ». Mais « Reynaud se montra intraitable » (Mémoires, op. cit. p. 116) et la grève fut largement perdue (Ibid.).
Nommé membre du Conseil national économique en janvier 1931 et démissionnaire dès le mois de juin suivant, René Belin fit partie du comité permanent économique qui remplaça en 1939 cette assemblée mise en sommeil avant d’être supprimée en 1940. Il avait donné une conférence au Centre polytechnicien d’études économiques ("X-Crise"), fondé en 1931 par Jean Coutrot et Gérard Bardet. René Belin, conseiller du Centre d’étude des problèmes humains, du même Coutrot (1936), fut aussi l’un des animateurs du groupe "France 50" qu’avait lancé le polytechnicien Francis Hekking en 1937.
Et puis ce fut le Pacte germano-soviétique, l’éviction des communistes de la CGT et la guerre. R. Belin souhaitait de plus en plus résigner ses fonctions, tant ses désaccords avec Jouhaux grandissaient. Il prit enfin sa décision, réunit le 9 mai quelques-uns de ses amis à la CGT, leur annonça sa démission du Bureau confédéral et sa décision de redemander un poste dans l’administration postale. Il fixait au 1er juin la date de son départ... Les événements allaient en décider autrement. L’offensive allemande s’étant déclenchée le 10, Belin suivit à Bordeaux la direction confédérale puis, après avoir conduit sa femme et sa fille dans les Landes, décida, écrit-il, de « regagner Paris et reprendre au plus tôt ma place dans l’administration des PTT »...
De la Bourse du Travail de Périgueux (Dordogne) où il passait la nuit du 11 au 12 juillet 1940, en route vers Paris, R. Belin fut appelé au téléphone de Vichy et le lendemain 12, Adrien Marquet lui proposait le secrétariat général à la Main-d’œuvre. Le 13 au soir, Belin était à Vichy, rencontrait Marquet qui prenait rendez-vous avec Laval pour le 14. Lorsque le 15, il accepta finalement le poste après avoir été présenté au Maréchal, il ne s’agissait plus seulement du secrétariat à la Main d’œuvre mais du ministère de la Production industrielle et du Travail qu’il occupera du 14 juillet 1940 au 23 février 1941 puis du secrétariat d’État au Travail jusqu’au retour de Laval le 18 avril 1942. Selon R. Belin, (p. 12 et 16 des Notes cf. Sources) « entrer dans le gouvernement en formation ne posait pas de problème d’appartenance politique », étant donné qu’il n’existait plus alors « ni droite, ni gauche », cette gauche qui était d’ailleurs, notait encore Belin, « ma désillusion et mon remords ». Bref, faisant en 1975 le bilan de cette expérience, il estimait avoir pu « par intervention ou par ruse », « protéger l’essentiel du mouvement syndical ». G. Lefranc, sous le nom de Jean Montreuil, dans son Histoire du mouvement ouvrier en France, estimait d’ailleurs en 1947 que R. Belin, agissant comme il l’a fait, se situait dans la ligne de ce qu’allait décider le CCN de Toulouse le 20 juillet 1940 qui assignait alors pour but à la CGT, celui de « défendre les droits sacrés du travail, d’accroître le niveau de vie des travailleurs, de protéger la famille de ces derniers, et de collaborer à la prospérité nationale », Travail, Famille, Patrie, en quelque sorte.
Le rôle de René Belin à Vichy a été étudié lors du colloque des 6 et 7 mars 1970 de la Fondation nationale des Sciences politiques (cf. Le Gouvernement de Vichy, 1940-1942, A. Colin, 1972, 372 p.) ; il le sera encore. Qu’il suffise de noter aujourd’hui, en premier lieu, la loi du 16 août 1940 qui avait pour objet la dissolution des organismes inter-professionnels nationaux, donc des confédérations patronales et ouvrières. Puis ce fut la « fâcheuse aventure », écrit Belin dans ses Notes, de la Charte du Travail de type corporatiste promulguée en octobre 1941 et dont il n’aurait pas été particulièrement satisfait. Et c’est la raison pour laquelle il se maintint en place, évitant « que la Charte ne se transformât en instrument de démolition du syndicalisme, ses adversaires n’ayant pas désarmé », empêchant d’autre part « l’arrivée possible d’un remplaçant qui aurait pu être redoutable à plusieurs titres » (cf. Le Gouvernement de Vichy, op. cit., p. 202).
Un certain nombre de lois favorables aux salariés furent élaborées et entrèrent en vigueur en 1940-1941 : institution d’un fonds national de chômage (11 octobre 1940), retraite des vieux travailleurs (14 mars 1941), extension des lois sociales aux salariés des professions libérales (21 mars 1941), création de l’allocation de salaire unique (29 mars 1941), statut des travailleurs à domicile (1er août 1941), réorganisation et renforcement de l’inspection du travail (31 octobre 1941), etc... Et Belin estima alors avoir « tenté de sauver ce qui pouvait l’être des choses syndicales et des hommes du syndicalisme » (Notes p. 46). L’Histoire jugera. Quoi qu’il en soit, il quittait le gouvernement de Vichy en avril 1942 et devenait alors président directeur de la Caisse de Prévoyance des employés des usines d’énergie électrique et de gaz qu’il créa.
Puis vint la débâcle hitlérienne et la Libération. R. Belin se cacha à Paris en août 1944 et y demeura jusqu’en octobre 1947. Le 26 septembre 1944, il était révoqué de l’administration postale par la commission d’épuration des PTT. D’octobre 1947 au 10 janvier 1949, il se réfugia en Suisse à Chexbres puis, le 29 janvier 1949, sur réquisitoire définitif du procureur Frette-Damicourt, Belin était dit ne pas « s’être rendu coupable des crimes d’atteinte à la sûreté extérieure ou intérieure de l’État » et qu’« en ce qui concerne l’inculpation d’indignité nationale », l’intention criminelle n’était pas établie, et Belin retrouvait donc sa complète liberté.
Sans résultats appréciables, il tenta de jouer à nouveau un rôle syndical de mai 1949 à 1954 à la Revue syndicaliste créée par son ami Froideval, collabora à Travail et Liberté et mit en place des syndicats « indépendants », en même temps que, de 1950 à 1952, il était secrétaire général du comité européen pour le progrès économique et social et prononçait maintes conférences en France et en Europe.
En août 1959, il se retira à Lorrez-le-Bocage où il possédait depuis quelques années une maison. Il devint aussitôt maire de la localité, le demeura jusqu’en 1965 et y fit preuve de ses qualités d’organisateur.
Atteint d’un cancer à un rein, il subit une grave opération et mourut quelques années plus tard. Il fut enterré religieusement à Lorrez.
Le 18 septembre 1975, j’ai rendu visite, avec ma femme, à René Belin à Lorrez-le-Bocage. Tentant de le définir après une heure de conversation, je le qualifiai ainsi : « vous êtes intelligent, organisateur, ambitieux ». M’écrivant le 12 octobre suivant, il me précisa : « Intelligent ? Je vous laisse dire. Organisateur ? Je n’y avais pas songé. Mais, réflexion faite, après un retour sur le passé, je crois que le mot peut me convenir. Ambitieux ? Je ne tiens pas l’ambition pour un défaut. Mais je ne crois pas que l’épithète me convienne. Je crois vous l’avoir montré par le rappel des faits. Ma seule ambition vraie - et celle-là je la revendique [...] a été de m’évader de la misérable condition de mon enfance et de mon adolescence »…
En 2005, s'est constituée l’association Autour du 1er mai, pour partager le cinéma dans sa multiplicité, la diversité de ses formes pour aider qui le souhaite à trouver des films, à les choisir, à bâtir une programmation, à animer un débat, dans la tradition des ciné-clubs, nés de l’éducation populaire. L’association occupe une place originale, à cheval sur deux démarches : présente dans le paysage des sites audiovisuels et reconnue par les professionnels comme un bel outil de recherche et de programmation, grâce à la Base cinéma et société, elle chemine et recense, en même temps, aux cotés des associations et collectifs, tous les films qui témoignent de leurs actions. A ce jour, elle a recensé dans sa base de données Tessa une collection de 130 films sur la thématique des sociétés coopératives.
Atria a été fondée en septembre 1980 sous le nom d'Association de recherche et d'informations audiovisuelles (ARIA) puis est devenue Association technique de recherches et d'informations audiovisuelle (ATRIA). C'était une association à but non lucratif, doublée d'une coopérative de production : Atriascop. L'objectif de la structure était d'offrir une assistance à la réalisation et à la production d’œuvres cinématographiques.Cette structure, cofondée par Andrée Davanture jusqu'à sa dissolution en 2001, a prolongé sous forme associative des activités initiées en matière de cinématographe par le ministère de la Coopération au début des années 1960. À ce titre, elle a bénéficié d'une subvention du ministère de la Coopération et du Centre national de la cinématographie qui lui ont permis de développer une politique de conseil, d'aide à la réalisation et à la diffusion auprès de nombreux cinéastes africains.
La naissance de la cellule technique qui préfigure la mise en place d’Atria, le Bureau du cinéma du ministère de la Coopération, s’inscrit dans le phénomène de décolonisation de l’Afrique et de la mise en œuvre d’une politique de coopération qui prend le relais de l’administration coloniale. Si les objectifs affichés sont bien différents, on observe cependant une certaine continuité entre ces politiques, ne serait-ce qu’en raison du rapport de dépendance qu’elles induisent entre l’Afrique francophone et la France. Le cinéma fait son apparition dans les colonies africaines dès 1905, date à laquelle L’arroseur arrosé des frères Lumière est diffusé. Les Africains sont uniquement envisagés comme des spectateurs de cinéma… Au contraire des Belges et Britanniques qui produisent des films spécifiquement pour les Africains, la France ne développe pas ce type d’approche pour les sujets de son empire. L’unique mesure prise à Paris avant-guerre sur cette question est l’édiction du décret Laval qui réglemente sévèrement la réalisation en Afrique. Ce décret dispose que « Toute prise de vue dans une colonie d’Afrique occidentale française doit être soumise à l’autorisation du lieutenant gouverneur de la colonie concernée. » Le but de ce texte est de contrôler le contenu des films tournés en Afrique et de réduire à portion congrue la participation des Africains à des œuvres cinématographiques. Le premier film interdit à cause de cette mesure est Afrique 50 de René Vautier qui dénonce les exactions des autorités coloniales. Le réalisateur et ethnologue Jean Rouch souligne que cette mesure n’a pas été appliquée à de nombreux films mais a permis au colonisateur d’empêcher les jeunes Africains de s’approprier l’outil cinématographique à des fins subversives.
Cependant, grâce notamment aux efforts de Jean Rouch, créateur de la docufiction ethnographique, les Africains francophones commencent à s’approprier le septième art dans les années 1950. Jean Rouch emploie lors de ses tournages au Niger et en Côte d’Ivoire des acteurs et techniciens africains. Il révèle deux pionniers du cinéma africain, Oumarou Ganda et Moustapha Alassane. Ces premiers efforts opérés dans les années 1950 pour permettre l’éclosion d’un véritable cinéma africain finissent par influencer la politique culturelle française dans les années 1960, époque marquée par la décolonisation de l’Afrique.
Le ministère de la Coopération est créé par le Général de Gaulle en 1959, avec l’objectif affiché de contribuer au développement des pays ayant acquis leur indépendance dans le cadre de la colonisation. La première base de la politique cinématographique du ministère de la Coopération est la création du Consortium audiovisuel international (CAI) en 1961. Cet organisme permet la mutualisation des moyens pour la création d’actualités filmées des pays africains. Les rushes sont envoyés à Paris où ils sont produits. De cette manière, 416 films d’actualité et documentaires sont produits entre 1961 et 1975.
Jean-René Debrix, ancien directeur général adjoint de l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) est nommé directeur du Bureau du cinéma en 1963, une cellule technique du ministère de la Coopération qui vient alors d’être créée. Avant sa venue, la branche de la coopération chargée des aspects culturels, l’Association pour le développement des échanges culturels et artistiques, s’occupait plutôt de diffuser la littérature, le théâtre, la musique et la danse en Afrique. Jean-René Debrix change le focus du ministère vers le cinéma. Alors que le Consortium audiovisuel international s’adressait aux institutions, le Bureau du cinéma vise les individus. Conséquence immédiate, des fonds sont dégagés pour aider les réalisateurs africains, ainsi que des moyens techniques : laboratoire et chambre d’édition des pellicules 16 mm. C’est ainsi que la base de l’activité de ce qui deviendra Atria apparaît.
Andrée Davanture (Vincensini de son nom de jeune fille) est née en 1933 à Poggiodi-Nazza, un village de montagne corse. Issue d’une famille de neuf enfants, elle n’a pas les moyens de poursuivre des études supérieures et commence donc à travailler à 18 ans. Elle déclare avoir choisi le montage parce qu’elle « aimait la synthèse ». Travaillant d’abord en laboratoire, elle devient ensuite assistante-monteuse en 1953 et travaille sur de nombreux longs métrages du cinéma français. Cheffe-monteuse à partir de 1965, elle découvre le cinéma africain en 1974, année où elle rejoint la cellule technique du ministère de la Coopération. Elle déclarera ultérieurement n’avoir eu au moment de son entrée dans ce service aucune connaissance des cultures africaines, continent où elle n’a encore jamais voyagé (elle s’y rendra pour la première fois en 1976). Cependant, elle souligne avoir été bercée dans son enfance par les récits de voyage d’un des frères de sa mère, parti rejoindre les Forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale, et d’un oncle, directeur à la Banque d’Afrique de l’Ouest. Son entrée dans cet univers culturel s’est faite, selon ses propres termes, « presque par hasard » grâce à une rencontre avec Lucien Patry, conseiller technique au service Cinéma du ministère de la Coopération, alors qu’elle effectue le montage d’un film sur le Débarquement dont il est le réalisateur. Ce dernier l’invite à participer au visionnage de la sélection africaine du festival francophone de Dinard.
Cela fut un magnifique voyage. J’ai vu « Borrom Sarret » [premier film d’Ousmane Sembène] et je me souviens avoir pleuré. C’est un cinéma qui m’a profondément bouleversée, un cinéma de l’essentiel. J’ai toujours ressenti le besoin d’être en prise sur les choses de mon temps et préférais travailler sur les grands reportages à la télé que sur des fictions sans grand intérêt. J’ai trouvé le cinéma africain tellement différent. Lucien Patry, remarquant son intérêt pour ce cinéma, la fait entrer dans la cellule Cinéma du ministère de la Coopération.
C’est ainsi qu’elle réalise en 1974 le montage de son premier film africain, Sous le signe du vaudou de Pascal Abikanlou. Andrée Davanture estime que son choix de faire évoluer sa carrière vers un cinéma plus confidentiel n’a pas été bien compris dans la profession. Elle précise aussi avoir dû constamment lutter pour obtenir des financements permettant d’effectuer des montages de qualité professionnelle, alors qu’à l’époque peu de moyens sont alloués aux films des réalisateurs africains.
Le 17 septembre 1980, Andrée Davanture est licenciée du Consortium international du film, son employeur officiel. La lettre de licenciement explique que la décision découle de l’interruption des crédits alloués par le ministère de la Culture. En conséquence, elle doit cesser son travail au Bureau du cinéma où elle était détachée. Elle indiquera plus tard que plusieurs facteurs combinés ont conduit à la fermeture du Bureau du cinéma sans qu’elle sache exactement lequel a été déterminant. En 1980, les bâtiments de la cellule technique sont touchés par un incendie. S’ajoutent à cela les pressions exercées par des gouvernements africains mécontents de ne pas avoir la haute main sur la production nationale de leur pays, et peut-être aussi l’augmentation des demandes qui fait reculer le ministère. Lorsque la cellule technique est démantelée, plusieurs films sont encore en production. C’est le cas de Finyè de Souleymane Cissé qu’Atriascop s’occupera de finaliser en 1982.
Le 15 septembre 1980 est fondée l’Association de recherches et d’informations audiovisuelle (ARIA), qui devient l’Association technique de recherches et d’informations audiovisuelles (ATRIA) le 19 octobre 1980. C’est une association à but non lucratif relevant de la Loi du 1er juillet 1901. Elle est doublée d’une coopérative de production, Atriascop. Les membres fondateurs en sont - avec Andrée Davanture - Férid Boughédir (journaliste et universitaire, critique de cinéma à la revue Jeune Afrique et réalisateur), Georges Garcia (économiste et planificateur en éducation), Alain Garnier (chef-opérateur son), Étienne Carton de Grammont (directeur de la photographie), Jacques Lombard (ethnologue et réalisateur), Marie-Christine Rougerie (cheffe-monteuse) et Jean-Jacques Schakmundès (directeur de production). Elle est tout d’abord domiciliée au 12, rue Clavel dans le 19e arrondissement de Paris avant de déménager au 16, boulevard Jules-Ferry dans le 11e arrondissement.
L’objectif de la structure est d’offrir une assistance à la réalisation et à la production d’œuvres cinématographiques. Les activités d’Atria sont réparties entre quatre secteurs.
A) Centre de coordination.
1) Comme relais des festivals (information et réception des organisateurs, visionnage des films, acheminement des copies et des dossiers de presse, organisation des transits).
2) En étant associée à la programmation de journées ou de rétrospectives sur le cinéma africain.
3) En relation particulière avec le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) pour lequel elle avait participé à la création de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou (suivi des commandes de laboratoire, repérage des négatifs de contrôle).
B) Assistance technique.
1) À l’état d’idée : consultation portant sur la conception d’un projet de film ou de série télévisée.
2) À l’état de scénario : lecture du texte et, s’il n’était pas prêt à être financé, conseils de réécriture, de réorientation, voire de report ou d’abandon.
3) À l’état de projet : - Recherche de partenaires pour la production. - Envoi du scénario aux organismes susceptibles de s’y intéresser, tels que le ministère de la Coopération. - Recherche de financements auprès des télévisions. - Organisation du visionnage des précédents films de l’auteur par les producteurs et distributeurs potentiels. - Élaboration du devis et du plan de financement. - Présentation de techniciens français au cinéaste. - Facilitation des premiers contacts avec les laboratoires, loueurs de matériel et transitaires en offrant la garantie de fiabilité d’Atria. - Règlement des problèmes d’ordre juridique ou administratif.
4) À l’état de rushes : évaluation de leur potentialité et réalisation d’un premier montage pour procéder à des premières recherches de financement.
5) À l’état de film fini : si cela n’avait pas été le cas en amont, recherche de producteurs en organisant des projections.
C) Lieu de formation. L’association formait des stagiaires aux techniques du montage et coordonnait des stages dans les laboratoires et auditoriums français à la demande du Centre international des étudiants stagiaires (CIES) ainsi que d’autres organismes de formation. Les stages comprenaient une initiation aux différentes techniques cinématographiques : prise de vue, son, mixage, montage. Chaque année, l’association prenait en charge deux ou trois stagiaires.
D) Centre d’information et de documentation. Atria mettait à disposition une importante documentation consacrée au cinéma africain : articles de presse, ouvrages, travaux universitaires, fiches et catalogues. Atriascop assumait pour sa part des missions de gestionnaire de production :
Le premier financement d’Atria provient du Comité inter-mouvements auprès des évacués (Cimade), une association protestante aujourd’hui principalement axée sur la solidarité active avec les étrangers. Atria hérite aussi de deux tables de montage de la cellule technique du ministère de la Coopération. Par la suite, elle bénéficiera concuremment du soutien du CNC et de celui du ministère de la Coopération via une subvention annuelle. L’activité est en majeure partie assurée par le travail bénévole. Il existe deux permanents à Atria et un seul à Atriascop. Les deux piliers de la structure sont Claude Le Gallou, chargée des programmes, et Andrée Davanture, déléguée générale d’Atria qui est payée pour ses prestations de montage à Atriascop.
La situation financière d’Atria a été rendue difficile par la dévaluation du Franc CFA et par un décalage budgétaire bloquant la subvention de 1996. De son côté, Atriascop peinait à équilibrer ses comptes car les réalisateurs, habitués à la gratuité, ne payaient pas leurs factures de montage et ne remboursaient pas les dépenses de laboratoire. De plus, l’utilisation progressive du montage virtuel rendait obsolète l’utilisation du matériel de la coopérative. En 1997, la décision est prise de cesser progressivement l’activité de la coopérative à partir de 1998. Le ministère de la Coopération, alors occupé à sa fusion avec le ministère des Affaires étrangères, propose d’intégrer Atriascop au sein d’ « Afrique en création », une structure impulsée par la France pour valoriser la création africaine. Mais le projet reste dans les cartons. Une dernière subvention est octroyée en 1998 pour apurer les comptes avant la dissolution, qui intervient finalement le 5 janvier 2001.
Andrée Davanture est décédée le 1er juillet 2014 à l’âge de 81 ans. La Cinémathèque française lui a rendu hommage au travers d’une projection du film Yeelen de Souleymane Cissé, le 20 octobre 2014.
L'Atelier du Roure est une coopérative d'artistes créée en 1972 par Noël Tinayre au 3 rue du Roure à Arles.
Atelier coopératif d'informatique de la Drôme et de l'Ardèche
Association typographique lyonnaise (ATL)
Née en 1831 sous Louis-Philippe, l'expérience coopérative connaît un vrai renouveau dans les années 1860. A Lyon, de nombreuses associations ouvrières se fondent alors, regroupant les ébénistes, les chapeliers, les tailleurs de pierres ou encore les tullistes. Cette idée gagne peu à peu le milieu de l’imprimerie. Aussi, le 3 mars 1864, les délégués de la Typographie lyonnaise se réunissent et adoptent l’idée de l’exploitation collective d’une imprimerie. Quelques mois plus tard, ils décident que leur association sera exclusivement composée de typographes et des ouvriers travaillant effectivement dans l’atelier. De plus, ils signent une convention synallagmatique qui règle la question de la souscription.
Les typographes doivent ensuite réunir la somme nécessaire à l’acquisition d’une imprimerie et d’un brevet. A l’époque, et depuis la loi du 5 février 1810, il n’était pas possible de créer une imprimerie, Le nombre des imprimeurs, qui devaient posséder un brevet spécial, était rigoureusement réglementé dans chaque ville.
Le 30 avril 1866, les adhérents de l’association votent l’acquisition de l'imprimerie Pinier, située au 31, rue Tupin. M. Pinier cède son imprimerie et ses deux brevets pour la somme de 10 000 francs, et la prise de possession de l’atelier peut avoir lieu le 23 juillet 1866. Entre-temps, l’Association typographique lyonnaise a rédigé ses statuts, qui portent bien la marque de l’esprit coopératif : limitation de la rémunération du capital, importance de la prévoyance et de l’éducation. Sur ce dernier point, on peut noter que plus de 15 ans avant les lois Ferry, l’Association était réservée aux ouvriers « offrant des garanties de probité et de moralité et s’engageant à faire donner à leurs enfants l’instruction élémentaire ». Toutefois, sur le plan juridique, l'Association typographique est bien une société à responsabilité limitée puisque la loi sur les coopératives n’allait être votée qu’une année plus tard, en 1867.
Au point de vue commercial, les premières années de l’Association sont assez encourageantes. La clientèle de l’imprimerie Pinier s’adresse à elle, tandis que de nouveaux clients, essentiellement des sociétés, font appel à ses services. Cela oblige d’ailleurs l'Association à acheter une nouvelle presse.
Durant l’été 1869, ATL quitte l’atelier trop exigu de la rue Tupin pour s’installer au 12, rue de la Barre. Parallèlement à ce déménagement, l’assemblée générale vote l’acquisition d’un moteur à vapeur pour actionner les presses — jusque là tournées à bras — et ainsi augmenter la rapidité du tirage et le chiffre d’affaires.
À la même époque, l’Association typographique lyonnaise n’est pas épargnée par les difficultés, à cause des journaux qu’elle imprime. En effet, plusieurs d’entre eux, comme « Le Vengeur » et « L'Excommunié », sont poursuivis par le gouvernement impérial et leurs propriétaires condamnés, conjointement avec l’imprimeur, à de lourdes amendes. La chute de l’Empire pourrait donc être vue d’un bon œil par l’Association, si la liberté de l’imprimerie n’avait pas été décrétée dès les premiers jours de la Troisième République. Cette mesure a pour conséquence un accroissement de la concurrence et donc une certaine perte de chiffre d’affaires. De plus, sous l'Ordre moral, ATL souffre de la suppression de journaux qu’elle imprimait, comme la France Républicaine et le Lyon Républicain. Enfin, des marchés de la ville de Lyon, qu’elle possédait depuis longtemps, lui sont retirés. Par conséquent, l’Association connaît de 1873 à 1877 ses premiers bilans déficitaires et essuie une période très difficile. On peut signaler par ailleurs qu’en 1874, elle commence à imprimer le « Lyon Médical », qui deviendra son plus ancien client puisqu’elle en imprimera encore les pages à la fin du XXe siècle. A partir de 1878, L'Association typographique lyonnaise obtient à nouveau des marchés de la mairie centrale (notamment l’impression des procès-verbaux des séances du conseil municipal) et les affaires reprennent, malgré une nouvelle période difficile de 1886 à 1889.
En 1889, le moteur à vapeur est remplacé par un moteur à gaz, lequel sera à son tour remplacé par un moteur électrique en 1901.
En 1909, au cours de l’assemblée générale ordinaire, l’idée est lancée de transformée ATL en coopérative ouvrière, comme l’Imprimerie Nouvelle Lyonnaise. Cette proposition séduit la majorité de l’assemblée, mais après enquête, il se révèle que l’unanimité des actionnaires est nécessaire à un tel changement. Par conséquent, le projet est abandonné.
En août 1914, la guerre vient surprendre l’Association en pleine prospérité. Au trouble apporté par la mobilisation du directeur, du prote, et d’une partie du personnel s’ajoute un arrêt des affaires et une hausse du prix du papier et de toutes les marchandises. Après cette période difficile, l’année 1918 voit le travail devenir très abondant. Il semble donc nécessaire d’acheter des machines supplémentaires, mais l’atelier de la rue de la Barre est trop étroit pour les accueillir. Aussi, l’Association décide en 1919 d’acquérir une imprimerie située à Villeurbanne, pour permettre de décongestionner l'atelier principal. Y sont notamment exécutés les travaux commandés par la mairie de Villeurbanne.
Dans les années 1920, la bonne santé et la croissance d’ATL sont bien illustrées par les augmentations successives de capital social : de 1922 à 1926, celui-ci passe de 32 000 à 128 000 francs. En 1928, l’Association obtient un bénéfice net encore jamais atteint depuis sa création. Elle en fait d’ailleurs profiter ses ouvriers et employés en leur accordant une gratification exceptionnelle. De plus, une caisse de solidarité, destinée à venir en aide aux salariés en difficulté, est créée.
En 1930, l’idée de transformer l’Association typographique lyonnaise en société coopérative ouvrière de production (SCOP) refait surface. Or, la même année est votée une loi qui indique que pour un tel changement de statuts, l’unanimité des actionnaires n’est plus requise, l’approbation des deux tiers étant suffisante. Par conséquent, lors de l’assemblée générale extraordinaire du 4 octobre 1931, la modification est votée et ATL devient une SCOP. L’année précédente, elle avait déjà adhéré à la Confédération générale des SCOP.
En octobre 1933, l’Association acquiert un immeuble de deux étages situé au 85 bis, cours Tolstoï, à Villeurbanne. L’atelier y est installé tandis que le centre administratif demeure dans un premier temps rue de la Barre, à Lyon. Les années 1930 sont très prospères pour ATL, mais la guerre vient évidemment semer le trouble. Le ravitaillement, la réquisition pour le Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne, la moindre disponibilité des dirigeants, engagés dans la Résistance, ne viennent toutefois pas à bout de l’entreprise. La paix revenue, l’expansion reprend.
En 1959, l'Association typographique lyonnaise ne peut plus se développer dans ses locaux du 85 bis, cours Tolstoï, devenus trop petits. Aussi, l’acquisition de l'immeuble voisin,situé au 87 bis, est envisagée. Les démarches sont longues et finalement, les ouvriers peuvent enfin prendre possession des nouveaux locaux en septembre 1964. Au même moment est conclu avec l'imprimerie Ramboz un accord de spécialisation : ATL se concentre sur la typographie et Ramboz sur l’offset. Les réseaux commerciaux des deux entreprises sont mis en commun.
L’Imprimerie ATL poursuit son ascension dans les années 1970 et 1980, mais s’effondre au début des années 1990. Dès 1991, elle accuse un bilan déficitaire. Les raisons de cette déroute sont nombreuses. D’abord, ATL a perdu l’essentiel des marchés des villes de Lyon et Villeurbanne. Elle a également perdu une partie de sa clientèle privée, soit parce qu’elle a été touchée par la crise, soit parce qu’elle a été déçue par des travaux qui ne sont plus d’une qualité irréprochable. De plus, l’ Association n’a pas su s’adapter aux nouvelles technologies, et particulièrement à la publication assistée par ordinateur (PAO). Enfin, le départ de responsables a été très préjudiciable, tandis que le climat social est devenu très tendu dans l'atelier. Ces difficultés poussent logiquement la direction à entreprendre un premier licenciement collectif pour raisons économiques en 1994, puis un second en 1995. En quelques années, l’effectif passe de 40 à 28 salariés. En 1995, ATL est même placée en redressement judiciaire. Elle parvient à survivre encore quelques années, mais dépose définitivement le bilan durant l’été 1999. Avec 133 années d’existence, elle était la plus ancienne imprimerie de l’agglomération lyonnaise.
Association "Les Castors des Ponts-et-Chaussées de Montpellier. Groupement autonome, 2e tranche"
L'association "Les Castors des Ponts-et-Chaussées de Montpellier. Groupement autonome, 2e tranche" est créée en juin 1960 (déclaration en Préfecture de l'Hérault le 19 juillet 1960) afin d'acquérir et de viabiliser des parcelles de terrain nécessaires à la construction de logements que les membres de l'association se proposent de construire à leur profit.L'association s'inscrit dans le mouvement d'autoconstruction coopérative né en France après la Seconde guerre mondiale, connu sous la dénomination des "Castors".
Le Hot Club de Nîmes, fondé en 1946 par Jacques Tailhefer, est devenu le Jazz Club de Nîmes en 1956. Cette association organisait des concerts et événements liés au jazz, et était étroitement liée au Big Band de Nîmes, un ensemble d'une quinzaine de musiciens actifs entre 1965 et 1968 et de 1983 jusqu'au début des années 2000. Une coopérative de disques, le "New Discoop", a été mise en place et gérée par l'association pendant plusieurs années à partir de 1979. L'activité de l'association est fortement marquée par la personnalité de son président à partir de 1956, Guy Labory (1937-2004), de son nom complet Guy-Jean Labory. En 1989, suite à des dettes importantes liées aux festivals précédents, l'association dépose le bilan. Jazz 70 a été fondée par Guy Labory en 1970 afin de produire une revue éponyme et "répandre le jazz sur le territoire". Trois numéros de la revue sont parus entre 1970 et 1971, ainsi que plusieurs publications liées au Festival International de Jazz de Nîmes. Jazz 70 a poursuivi l'activité du Jazz Club de Nîmes après son dépôt de bilan, notamment l'organisation d'événements et de concerts depuis 1990 à Nîmes et dans sa région, toujours la direction de Guy Labory (jusqu'à son décès). Parmi les événements notables se trouvent les festivals "Printemps du Jazz" de 1995 à 2002 et "L'Agglo au rythme du jazz" depuis 2006. L'activité de l'association se poursuit
En 2019.
Association des Castors de Margny-lès-Compiègne.
Développement du mouvement en France à partir de 1945 (https://les-castors.fr/notre-histoire/)
Le terme Castor semble apparaître à la fin de la Seconde guerre mondiale. On voit alors des familles se regrouper dans différentes villes de France autour d’expériences d’auto-construction coopérative fondées sur le principe de l’apport-travail : le travail collectif, effectué pendant les heures de loisirs, vient pallier l’incapacité des personnes ainsi associées à financer l’achat ou la construction d’un logement.
Ces regroupements ont été une réponse militante de différents mouvements politiques et sociaux à la crise du logement. Bien que la part de l’aspect communautaire varie suivant les opérations, il a joué un rôle dans l’essor et l’organisation du mouvement, en favorisant les rencontres des membres et les échanges entre les regroupements.
Le mouvement des castors de Margny
Des aspirants à la propriété par l’auto-construction se sont réunis en assemblée générale le 6 mai 1953 et se sont constitués en association. L’association prend le nom de « Les Castors de Margny ». Son but est de coordonner l’ensemble des efforts en vue de la construction de maisons d’habitation, construction réalisée pour partie par les futurs aspirants à la propriété. Le premier président est Aimé DENNEL [qui fut ensuite maire de la commune de mars 1971 à septembre 1981]. Les constructions ont été réalisées dans le quartier des Longues Raies / Les Étangs [rue Louis Barthou, Rue André Royer, Square Concorde, rue de la Paix et rue Jeanne d’Arc notamment]. Aucun document n’indique une éventuelle dissolution de l’Association.
Association de construction « Les Castors d’Ablon »
L'association « Les Castors d'Ablon », est créée en 1951, son siège social est à Choisy-le-Roi, et elle devient "Société coopérative" en 1953. L'objectif de cette association est de réaliser la construction de logements, en accès à la propriété, ou locatifs, situés en lotissements.
Association coopérative du capital et du travail, société du familistère de Guise
En 1880, Jean-Baptiste Godin et quatorze salariés du Familistère, donnant une existence légale à l’association. L’association est baptisée « Association coopérative du capital et du travail, société du Familistère de Guise ». Elle est constituée pour 99 ans. Elle « a pour but d’organiser la solidarité entre ses membres par le moyen de la participation du capital et du travail dans les bénéfices », et a pour objet l’exploitation locative des immeubles d’habitation du Familistère, l’exploitation commerciale de ses magasins et l’exploitation industrielle des usines de Guise et de Laeken. Le capital social apporté par le fondateur est constitué des terrains et immeubles du Familistère et de ses usines, du matériel, des brevets, des modèles et des marchandises en stock. L’ensemble du capital-apport représente 4 600 000 francs.
L’Association continue de fonctionner pendant quatre-vingts ans après la mort de Godin, dans un cadre statutaire presque inchangé. Cependant, des tensions de plus en plus vives apparaissent en son sein au cours du XXe siècle. En particulier, les associés et les sociétaires, qui habitent au Palais social, sont considérés comme des privilégiés par les salariés des autres catégories sociales. À partir des années 1950, les rivalités diverses, la faiblesse des investissements dans l’équipement industriel, le manque d’innovations et la concurrence exacerbée par l’ouverture du marché commun européen conduisent finalement à la disparition de l’Association coopérative du capital et du travail.
Le 22 juin 1968, l’assemblée générale extraordinaire des coopérateurs prend la décision de dissoudre la société du Familistère et de transformer leurs titres d’épargnes en actions. Une société anonyme est formée, Godin SA, rachetée en 1970 par le groupe Le Creuset. Le nouveau PDG, Paul Schmitt, se présente comme un patron « anti-Godin ».
Pour aller plus loin : https://www.familistere.com/fr/decouvrir/cent-ans-d-experimentation-sociale/l-association-cooperative
Association coopérative d’utilisation de matériel audiovisuel des Hautes-Pyrénées
Dès 1948, d’anciens membres de l’Association des chauffeurs et des ouvriers de l’automobile se regroupent pour former le Foyer russe, installé rue Yvart à Paris, avec pour secrétaire général monsieur Staritzky. Les membres sont issus de l’immigration russe qui a fui la révolution bolchevique de 1917. On y trouve alors une bibliothèque des livres de langue russe et une cantine destinées aux chauffeurs de Paris. On estime alors leur nombre à plus d’un millier.
Le 16 juin 1949, le Foyer se constitue en Société coopérative de consommation anonyme avec pour nom « Notre maison ». Le premier président est Vladimir Dzerjanowsky. Les fonds constitués par cette société, augmentés de la participation des sociétaires sous forme d’actions non transmissibles et non remboursables, permettent l’acquisition le 16 juin 1950 d’une propriété à Eragny-sur-Oise, sur le chemin de halage, à Zalman Chneerson, grand rabbin de l’association des israélites pratiquants de France. Depuis 1945, cette grande maison bourgeoise des années 1880 et son terrain de 10 000 m² servait de lieu d’apprentissage pour des enfants israélites orphelins. Désormais, elle accueille des retraités russes pour leur offrir un cadre de repos pour leurs vieux jours, devenant ainsi un lieu d’échanges, de retrouvailles et de partage de la culture russe. Dans les années 1950, quelques quatre-vingt membres profitent régulièrement du cadre de la propriété.
Le 27 septembre 1970, la société est transformée en association la loi 1901. En raison de la diminution du nombre de pensionnaires russes, l’association s’ouvre à d’autres familles étrangères. Entre 1980 et 2000, elle périclite et Alexandra Ivanovsky, la dernière présidente, prend alors contact avec l’association Sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence du Val-d’Oise qui reçoit en 2003, par dévolution, la propriété d’Eragny-sur-Oise.
Archives municipales d'Alençon
Dans le cadre de ses missions de collecte et de conservation et afin de rassembler les documents relatifs à l'histoire de l'entreprise Moulinex, les archives municipales d'Alençon lancent un programme de collecte auprès du personnel et d'inventaire. Après le dépôt des archives de l'association Moulinex-Jean Mantelet, le service organise la collecte de témoignages oraux. 35 entretiens ont lieu. Le résultat : 50 heures d'enregistrement, dans lesquels les témoins ont livré leurs souvenirs, parlé de leur vie dans l'entreprise, évoqué le fondateur Jean Mantelet, les dirigeants et la fermeture. 13 entretiens renseignent la coopérative du personnel de Moulinex.
La coopérative Alsace-Lait a repris l'activité de la société la Laiterie centrale de Strasbourg en 1978, devenue une société anonyme, elle a cessé d'exister en 1991.
Alliance universelle des ouvriers diamantaires
L' Alliance universelle des ouvriers diamantaires (AUOD) créée en 1905, est un syndicat international regroupant les organisations ouvrières des différents centres de l'industrie diamantaire. En France, il s'agit des Chambres syndicales des ouvriers diamantaires de Saint-Claude et de Paris. On peut compter des 1913, plus de 15 000 membres adhérents à l'AUOD dont la majorité pour la blanche néerlandaise et belge. L'AUOD a pour objectif de syndiquer l'ensemble des ouvriers participant à la taille et au façonnage du diamant. La volonté de ce syndicat est de permettre d'offrir les mêmes conditions de vie aux ouvriers diamantaires de tous les pays. Ces idées fleurissent et se développent fortement durant la Première guerre mondiale. Cependant, à partir des années 30, l'AUOD connaît une période de crise qui touche également le secteur diamantaire. Cela ne s'arrange pas avec l'arrivée de la Seconde guerre mondiale, mettant un terme aux activités de l'AUOD et où une partie des archives de celles disparaissent sous l'occupation des nazis. C'est pourquoi, les archives actuelles ne permettent pas d'étudier l'histoire de l'AUOD au-delà des années 46. En 2000, ce syndicat fusionne avec la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l’énergie, des mines et des industries diverses.
Michel Alexandre philosophe (1888-1952) était professeur agrégé de philosophie. Marié à Jeanne Alexandre (1890-1980).
Les époux Alexandre ont enseigné au lycée de Nîmes entre 1919 et 1927.
Ils avaient des rapports avec l’édition à Nîmes entre 1924 et 1935, en particulier avec la revue des Libres. Ils avaient également de bons rapports avec Charles Gide, l’école de Nîmes et Claude Gignoux, directeur de l’imprimerie coopérative nîmoise La laborieuse.
En savoir plus : https://maitron.fr/spip.php?article9843, notice ALEXANDRE Michel, Paul par Nicole Racine, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 18 novembre 2022.
Jeanne Alexandre, née Halbwachs (1890-1980), épouse de Michel Alexandre (1888-1952) était professeur agrégée de lettres.
Les époux Alexandre ont enseigné au lycée de Nîmes entre 1919 et 1927.
Ils avaient des rapports avec l’édition à Nîmes entre 1924 et 1935, en particulier avec la revue des Libres. Ils avaient également de bons rapports avec Charles Gide, l’école de Nîmes et Claude Gignoux, directeur de l’imprimerie coopérative nîmoise La laborieuse.
En savoir plus : https://maitron.fr/spip.php?article87243, notice HALBWACHS Jeanne, épouse ALEXANDRE par Nicole Racine, version mise en ligne le 3 avril 2010, dernière modification le 4 octobre 2021.
Né à Fort-de-France en 1904, d’une mère couturière, Louis Adrassé obtient en 1923, le diplôme d’élève breveté de l’enseignement technique pour l’école du deuxième cycle. Il occupe la fonction de commis de comptabilité au bassin de Radoub tout en exerçant des suppléances comme répétiteur au Collège technique industriel de Fort-de-France.
Capacitaire en droit en 1933, il intègre en 1934, le Lycée technique en tant que répétiteur et assure en même temps l’intérim du surveillant général. En 1966, lors de sa nomination en tant que surveillant général, il est en congé administratif et de convalescence en métropole. Il ne peut occuper ce poste à la date indiquée, sa nomination est donc reportée et il doit se réinscrire sur la liste d’aptitude. Jugeant cette décision arbitraire, il manifeste son désaccord par de nombreuses lettres au ministre de l’Education nationale et fait intervenir le Syndicat national de l’enseignement technique dont il est le représentant en Martinique et un ami de longue date, le député Aimé Césaire.
Louis Adrassé adhère à la Fédération communiste de la Martinique dès sa formation en 1932, militant très actif, il contribue fortement à son développement. Il occupe des fonctions importantes au sein de nombreuses cellules notamment la cellule «André Aliker» du quartier de Sainte-Thérèse dont il est le fondateur. En 1945, il est le candidat choisi par la commission administrative de l’hôpital civil en concertation avec le comité fédéral du parti pour le poste d’administrateur délégué. Après 15 mois de gestion
(septembre 1945-décembre 1946), sous ordre du comité fédéral, il donne sa démission suite à un conflit qui l’oppose à l’économe de l’établissement. En 1956, lors de la démission d’Aimé Césaire du parti communiste, il essaie d’apaiser le trouble au sein du Parti et semble chercher une certaine conciliation.
Dans les années 1960-1970, il milite dans plusieurs partis et comités de gauche dont le Parti progressiste martiniquais, le Comité martiniquais de vigilance et d’action républicaine ainsi que le Parti socialiste unifié avant de rejoindre le Groupe Révolution socialiste, parti d’extrême gauche d’inspiration trotskyste. Lors des élections présidentielles de 1981, il participe à l’action de soutien du Comité permanent de la gauche martiniquaise en faveur de François Mitterrand.
Préoccupé par les conditions de vie difficile des Martiniquais, après –guerre, il est un ardent promoteur d’un système d’économie solidaire avec la mise en place de coopératives proche de la mouvance communiste dont la Boulangerie populaire (1947) et de structures tels que L’union Antilles-Guyane, société d’export- import et de vente de gros pour aider les petits commerçants. Il exerce des responsabilités dans le mouvement mutualiste.
Habitant du quartier de Sainte-Thérèse, il est particulièrement attentif au projet de réaménagement de Sainte-Thérèse, du Morne Pichevin et de ses environs et à la question des 50 pas géométriques. Dès 1938, il met en place des syndicats de défense des locataires et des habitants contre les abus des propriétaires et pour l’obtention de titres de propriété. Lorsqu’il quitte Sainte-Thérèse pour la ville de Schoelcher, il s’implique également dans la vie de la commune en adhérant à une association pour le rassemblement démocratique de Schoelcher qui assure et défend les intérêts de la population schoelchéroise sur les plans économique, social, culturel et politique.
Homme de terrain et de conviction, très attaché à la cause des travailleurs, Louis Adrassé se bat au sein du Cartel des fonctionnaires contre le statut différentiel entre fonctionnaires venus de la métropole et fonctionnaires autochtones, pour une indemnité de vie chère (40%) et l’abrogation de l’ordonnance du 15 octobre 1960. Membre fondateur, président du Front de défense des libertés publiques constitué dans les années 60, il est au cœur des mouvements contestataires contre la répression gouvernementale (affaire Plénel, défense de membres de l’organisation de la jeunesse anticolonialiste martiniquaise, de fonctionnaires déplacés,…).
Aux côtés d’Hector Saé, de Roland Suvélor, il est un membre dynamique de la Fédération des œuvres laïques et de l’Université populaire et intervient en leurs noms a de nombreux congrès Outre-mer.
Il participe également à de nombreuses associations à caractère philanthropique (association des partisans de la paix,…), à caractère philosophique (association de la Rose- Croix), à caractère écologique (comité de sauvegarde du patrimoine martiniquais) mais aussi en faveur des défavorisés.
Son âge avancé n’entame pas son dynamisme, il est présent sur tous les fronts et aux dires de personnes qui l’ont bien connu, il assiste à toutes les manifestations qui partent de la Maison des syndicats. Connu pour son militantisme et sa verve combative, il est la référence pour certains leaders syndicaux comme le montre ses échanges avec la Confédération générale des travailleurs martiniquais (C.G.T.M), la Centrale syndicale des travailleurs martiniquais (C.S.T.M),…En 1984, il apporte son soutien à la C.S.T.M pour la libération de son secrétaire général, Marc Pulvar.
Dans les dernières années de sa vie, il se consacre plus particulièrement à la défense des intérêts des retraités et à des activités mutualistes. Il donne son point de vue en contribuant à divers revues et journaux (France-Antilles, Antilla, Le Naïf, Révolution socialiste,…) auxquels il livre régulièrement des chroniques, articles et réflexions.
« Sainte-Pezenne-Bellevue », société civile coopérative
« Les hauts de Sèvres », société civile à capital et personnel variables